vendredi 27 juillet 2012

Quand le PLQ de Jean Charest détruit l’image internationale du Québec (loi 78)

Je reproduis ici un excellent papi-el publié hier sur le quotidien Belge Le Soir.

Beauthier crie haro sur une loi québécoise

Rédaction en ligne

jeudi 26 juillet 2012, 20:41

L'avocat bruxellois Georges-Henri Beauthier et deux confrères européens ont décidé de mettre au pilori la nouvelle loi québécoise qui encadre le droit de manifester. Ils soumettent à signature une pétition intitulée « Une loi d'exception « .

Beauthier crie haro sur une loi québécoise

©Reuters

« Le Québec n'est pas vraiment au bord de la faillite. Il n'a pas subi de dégradation économique et financière marquante. Il est cependant, au travers d'une loi d'exception, un exemple du danger que courent nos libertés », écrivent dans une lettre de pétition Georges-Henri Beauthier, William Bourdon et Juan Garces, respectivement avocat à Bruxelles, Paris et Madrid.

Ils dénoncent une disposition d'un projet de loi québécois (« loi 78 »), obligeant les groupes de manifestants de plus de 50 personnes à communiquer aux policiers l'itinéraire de leur marche. Cet itinéraire doit être transmis au minimum huit heures avant le début de toute revendication dans la rue, sous peine de lourdes amendes.

Maîtres Beauthier, Bourdon et Garces, qui espèrent à travers cette pétition, attirer l'attention de la communauté internationale sur la situation des droits humains au Québec, critiquent par ailleurs le fait que les associations étudiantes seront désormais tenues responsables des « fautes commises par des tiers dans le cadre de manifestations organisées par lesdites associations « .

La hausse des frais de scolarité

Rappelons qu'au Québec la crise entourant l'adoption de la loi 78 est née du débat passionné sur l'augmentation de 75 % sur cinq ans des droits de scolarité à l'université. Le gouvernement estime que le réseau universitaire québécois est sous-financé, et que seule une contribution plus importante des étudiants peut pallier ce problème.

La décision du gouvernement a ensuite donné lieu à une contestation étudiante d'une ampleur inédite au Canada tout au long de l'hiver et du printemps. C'est entre autres pour forcer le retour dans les auditoires des étudiants en grève, et réorganiser le calendrier scolaire des facultés ayant débrayé trop longtemps, que le gouvernement provincial a adopté la loi 78.

Depuis le début de la crise il y a cela plus de 100 jours, le gouvernement du Québec est toutefois revenu sur sa proposition initiale. Il suggère maintenant d'améliorer davantage le programme de prêts et bourses, et d'étaler la hausse des frais académiques sur sept ans plutôt que cinq ans. Il n'empêche, qu'au final, la facture des étudiants augmentera de 82 %. Les associations étudiantes continuent de plaider pour le gel des frais de scolarité.

La bataille des frais universitaires risque maintenant de gagner le terrain électoral. Les rumeurs d'élections québécoises sont en effet plus fortes que jamais. Selon les scénarios qui circulent, le premier ministre Jean Charest les déclencherait le 1er août prochain en prévision d'un scrutin le 4 septembre. Le gouvernement libéral au pouvoir ne s'en cache pas : la prochaine campagne sera l'occasion pour l'ensemble des Québécois – étudiants comme contribuables – de se prononcer sur la question de l'augmentation des droits de scolarité. Une élection aux allures de référendum…

Pour aller plus loi : La loi 78

L'adoption de la loi 78, en mai dernier, a donné paradoxalement un second souffle au mouvement de protestation étudiant, en cours depuis le 13 février dernier. S'est jointe à cette contestation la voix du Barreau du Québec, qui a dit craindre pour les libertés fondamentales des citoyens. Même l'ONU, par la bouche de sa Haute Commissaire aux droits de l'homme, Navanethem Pillay, a décrié la loi 78 dans un récent discours, affirmant qu'elle « restreigne le droit à la liberté d'association et à l'assemblée pacifique « . La sortie publique de la Haute Commissaire n'a toutefois pas ému les gouvernements de Jean Charest et Stephen Harper, respectivement premier ministre du Québec et du Canada, qui ont dit s'étonner de l'attention portée à la Belle Province par les Nations unies, alors que des régimes dictatoriaux continuent d'engendrer la terreur partout sur la planète.

La polémique n'a de cesse de croître et met en opposition plusieurs instances juridiques. Si la Commission des droits de la personne et de la jeunesse du Québec juge abusives plusieurs dispositions de la loi 78, la Cour supérieure de la province s'est quant à elle prononcée, fin juin, pour son maintien. Un jugement de la Cour d'appel a par ailleurs confirmé lundi dernier le jugement de la Cour supérieure, qui, la première, a rejeté une requête déposée par les associations étudiantes et syndicales exigeant la suspension de certains articles de la loi 78. Les deux instances juridiques sont du même avis : elles estiment qu'un examen plus approfondi de la loi est nécessaire avant de trancher la question. Cette analyse détaillée aura lieu à l'automne. La constitutionnalité de la loi sera alors débattue sous tous ses angles.

Philippe Rodrigues-Rouleau (st.)

No de billet: 153-21-70-72-1

vendredi 13 juillet 2012

Mise à jour sur le Groupe Bilderberg

Je reproduis ici 2 ( 1er et et 2e)  excellents articles publiés sur le site Réseau Voltaire sous le clavier de Thierry Meyssan

(CHANTILLY, USA, 31 MAI AU 3 JUIN 2012)

Liste des participants à la réunion 2012 du Groupe de Bilderberg

 

 

WASHINGTON DC (ÉTATS-UNIS) | 3 JUIN 2012

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L’hôtel Marriot Westfields Washington Dulles, en Chantilly, Virginia Endroit pour la réunion annuel du groupe Bilderberg

Bureau de la session

Nationalité
Prénom et nom
Fonction

France
Henri de Castries
Pdg AXA Group

Royaume-Uni
Vendeline von Bredow
Correspondant économique,The Economist

Royaume-Uni
Adrian D. Wooldridge
Correspondant de politique internationale, The Economist

Participants à la session

Nationalité
Prénom et nom
Fonction

Allemagne
Josef Ackermann
Deutsche Bank AG

Royaume-Uni
Marcus Agius
Président, Barclays plc

Etats-Unis
Fouad Ajami
Chercheur,
The Hoover Institution, Stanford University

Etats-Unis
Keith B. Alexander
Commandant de l’US CyberCommand, directeur de la National Security Agency

International
Joaquín Almunia
Vice-président de la Commission européenne, Commissaire à la concurrence

Etats-Unis
Roger C. Altman
Président, Evercore Partners

Portugal
Luís Amado
Président, Banco Internacional do Funchal (BANIF)

Norvège
Johan H. Andresen
Propriétaire et Pdg, FERD

Finlande
Matti Apunen
Directeur, Finnish Business and Policy Forum EVA

Turquie
Ali Babacan
Vice-Premier ministre chargé des Affaires économiques et financières

Portugal
Francisco Pinto Balsemão
Pdg, Impresa ; Ancien Premier ministre

France
Nicolas Baverez
Associé, Gibson, Dunn & Crutcher LLP

France
Christophe Béchu
Sénateur, Président du Conseil général deMaine-et-Loire

Belgique
S.A.R Prince Philippe de Belgique

Turquie
Enis Berberoğlu
Rédacteur en chef, Hürriyet

Italie
Franco Bernabè
Pdg, Telecom Italia

Royaume-Uni
Nick Boles
Député

Suède
Jonas Bonnier
Pdg, Bonnier AB

Norvège
Svein Richard Brandtzæg
Pdg, Norsk Hydro ASA

Autriche
Oscar Bronner
Directeur de la rédaction, Der Standard Medienwelt

Suède
Gunilla Carlsson
Ministre de la Coopération et du Développement international

Canada
Mark J. Carney
Gouverneur, Bank of Canada

Espagne
Juan Luis Cebrián
Pdg, PRISA ; Président, El País

Autriche
Willibald Cernko
Pdg, UniCredit Bank Austria AG

France
Pierre André de Chalendar
Pdg, Saint-Gobain

Danemark
Jeppe Christiansen
Pdg, Maj Invest

Russie
Anatoly B. Chubais
Pdg, OJSC RussieNANO

Canada
W. Edmund Clark
Pdg, TD Bank Group

Royaume-Uni
Kenneth Clarke
Member of Parliament, Lord Chancelier et secrétaire à la Justice

Etats-Unis
Timothy C. Collins
Pdg, Ripplewood Holdings, LLC

Italie
Fulvio Conti
Pdg, Enel S.p.A.

Etats-Unis
Mitchell E. Daniels, Jr.
Gouverneur de l’Indiana

Etats-Unis
Christopher DeMuth
Chercheur, Hudson Institute

Etats-Unis
Thomas E. Donilon
Conseiller de sécurité nationale

Royaume-Uni
Robert Dudley
Directeur, BP plc

Italie
John Elkann
Président, Fiat S.p.A.

Allemagne
Thomas Enders
Pdg, Airbus

Etats-Unis
J. Michael Evans
Vice-Président, Goldman Sachs & Co.

Autriche
Werner Faymann
Chancelier fédéral

Danemark
Ulrik Federspiel
Vice-Président exécutif, Haldor Topsøe A/S

Etats-Unis
Niall Ferguson
Professeur d’histoire, Université d’Harvard

Royaume-Uni
Douglas J. Flint
Président, HSBC Holdings plc

Chine
Ying Fu
Ministre adjoint des Affaires étrangères

Irlande
Paul Gallagher
Ancien Attorney General

Etats-Unis
Richard A. Gephardt
Pdg, Gephardt Group

Grèce
Anastasios Giannitsis
Ancien ministre de l’Intérieur, professeur d’économie, Université d’Athènes

Etats-Unis
Austan D. Goolsbee
Professeur d’économie, Université de Chicago

Etats-Unis
Donald E. Graham
Pdg, The Washington PostCompany

Italie
Lilli Gruber
Présentatrice du journal télévisé, La 7 TV

International
Karel de Gucht
Commissaire européen au Commerce

Pays-Bas
Victor Halberstadt
Professeur d’économie, Université Leiden, ancien secrétaire honoraire des réunions de Bilderberg

Etats-Unis
Britt Harris
Pdg, Teacher Retirement System of Texas

Etats-Unis
Reid Hoffman
Co-fondateur et président éxécutif, LinkedIn

Chine
Yiping Huang
Professeur d’économie, Université de Beijing

Etats-Unis
Jon M. Huntsman, Jr.
Président, Huntsman Cancer Foundation

Allemagne
Wolfgang Ischinger
Président, Conférence sur la sécurité de Munich ; Chargé des relations avec les gouvernements, Allianz SE

Russie
Igor S. Ivanov
Membre associé, Académie russe des sciences ; président, Conseil russe des Affaires internationales

France
Erik Izraelewicz
Pdg, Le Monde

Etats-Unis
Kenneth M. Jacobs
Pdg, Lazard

Etats-Unis
James A. Johnson
Vice-Président, Perseus, LLC

Etats-Unis
Vernon E. Jordan, Jr.
Directeur, Lazard

Etats-Unis
Alexander Karp
Pdg, Palantir Technologies

Etats-Unis
Alexander Karsner
Président, Manifest Energy, Inc

France
Anousheh Karvar
Secrétaire nationale, CFDT

Russie
Garry Kasparov
Président, Front civil uni

Royaume-Uni
John Kerr of Kinlochard
Membre indépendant, Chambre des Lords

Etats-Unis
John Kerry
Sénateur du Massachusetts

Turquie
E. Fuat Keyman
Professeur de Relations internationales, Université Sabanci

Etats-Unis
Henry A. Kissinger
Président, Kissinger Associates, Inc.

Etats-Unis
Klaus Kleinfeld
Pdg, Alcoa

Turquie
Mustafa Koç
Président, Koç Holding A.Ş.

Allemagne
Roland Koch
Pdg, Bilfinger Berger SE

International
Bassma Kodmani
Membre du Bureau exécutif, Conseil national syrien

Etats-Unis
Henry R. Kravis
Co-Pdg, Kohlberg Kravis Roberts & Co.

Etats-Unis
Marie-Josée Kravis
Chercheuse, Hudson Institute

International
Neelie Kroes
Vice-Présidente de la Commission européenne, Commissaire européenne chargée de la société numérique

Etats-Unis
Fred Krupp
Président, Environmental Defense Fund

International
Pascal Lamy
Directeur général, Organisation mondiale du Commerce

Italie
Enrico Letta
Leader adjoint, Parti démocratique (PD)

Israël
Ariel E. Levite
Associé non-résident,
Carnegie Endowment for International Peace

Etats-Unis
Cheng Li
Directeur de recherche,
Brookings Institution

Etats-Unis
John Lipsky
Professeur invité, Université Johns Hopkins

Etats-Unis
Andrew N. Liveris
Pdg, The Dow Chemical Company

Allemagne
Peter Löscher
Pdg, Siemens AG

Etats-Unis
William J. Lynn
Pdg, DRS Technologies, Inc.

Royaume-Uni
Peter Mandelson
Membre, Chambre des Lords ; Président, Global Counsel

Etats-Unis
Jessica T. Mathews
Président,
Carnegie Endowment for International Peace

Danemark
Jacob Mchangama
Directeur juridique, Center for Political Studies (CEPOS)

Canada
Frank McKenna
Vice-Président, TD Bank Group

Etats-Unis
Kenneth B. Mehlman
Associé, Kohlberg Kravis Roberts & Co.

Royaume-Uni
John Micklethwait
Rédacteur en chef, The Economist

France
Thierry de Montbrial
Président, Institut français des Relations internationales (IFRI)

Portugal
Jorge Moreira da Silva
Premier Vice-Président, Parti social-démocrate (PSD)

Etats-Unis
Craig J. Mundie
Directeur de la stratégie, Microsoft Corporation

Allemagne
Matthias Nass
Chef de la rubrique internationale, Die Zeit

Pays-Bas
S. A. R. la reine des Pays-Bas

Espagne
Juan María Nin Génova
Pdg, Caixabank

Irlande
Michael Noonan
Ministre des Finances

Etats-Unis
Peggy Noonan
Editorialiste, The Wall Street Journal

Finlande
Jorma Ollila
Président,
Royal Dutch Shell, plc

Etats-Unis
Peter R. Orszag
Vice-Président, Citigroup

Grèce
Dimitri Papalexopoulos
Directeur, Titan Cement Co.

Pays-Bas
Alexander Pechtold
Président du groupe parlementaire, Democrats ’66 (D66)

Etats-Unis
Richard N. Perle
Chercheur,
American Enterprise Institute

Pays-Bas
Paul Polman
Pdg, Unilever PLC

Canada
J. Robert S. Prichard
Président, Torys LLP

Israël
Itamar Rabinovich
Professeur, Université de New York

Royaume-Uni
Gideon Rachman
Chef des édiorialites internationaux, The Financial Times

Etats-Unis
Steven Rattner
Président, Willett Advisors LLC

Canada
Alison M. Redford
Premier ministre d’Alberta

Canada
Heather M. Reisman
Pdg, Indigo Books & Music Inc.

Allemagne
Wolfgang Reitzle
Pdg, Linde AG

Etats-Unis
Kenneth S. Rogoff
Professeur d’économie, Université d’Harvard

Etats-Unis
Charlie Rose
Présentateur, CBS

Etats-Unis
Dennis B. Ross
Conseiller, Washington Institute for Near East Policy (AIPAC)

Pologne
Jacek Rostowski
Ministre des Finances

Etats-Unis
Robert E. Rubin
Coprésident,
Conseil des Relations étrangères (CFR), ancien secrétaire au Trésor

Pays-Bas
Mark Rutte
Premier ministre

Espagne
Soraya Sáenz de Santamaría Antón
Vice-président du gouvernement

Pays-Bas
Paul Scheffer
Professeur d’études européennes, Université Tilburg

Etats-Unis
Eric E. Schmidt
Président, Google Inc.

Autriche
Rudolf Scholten
Directeur, Oesterreichische Kontrollbank AG

France
Jean-Dominique Senard
Pdg, Michelin

Etats-Unis
David Shambaugh
Directeur de recherches sur la Chine, Université George Washington

International
Josette Sheeran
Vice-Président, Forum économique mondial de Davos

Finlande
Risto Siilasmaa
Président, Nokia Corporation

Etats-Unis
Jerry I. Speyer
Co-Pdg, Tishman Speyer

Suisse
Pietro Supino
Editeur, Tamedia AG

Irlande
Peter D. Sutherland
Président, Goldman Sachs International

Etats-Unis
Peter A. Thiel
Président, Clarium Capital / Thiel Capital

Turquie
Serpil Timuray
Pdg, Vodafone Turquie

Allemagne
Jürgen Trittin
Président du groupe parlementaire, Alliance 90/Les Verts

Grèce
Loukas Tsoukalis
Président, Hellenic Foundation for European and Foreign Policy

Finlande
Jutta Urpilainen
Ministre des Finances

Suisse
Daniel L. Vasella
Président, Novartis AG

International
Pierre Vimont
secrétaire général exécutif, Service européen pour l’action extérieure

Royaume-Uni
Peter Voser
Pdg,
Royal Dutch Shell plc

Suède
Jacob Wallenberg
Président, Investor AB

Etats-Unis
Kevin Warsh
Chercheur,
The Hoover Institution

Royaume-Uni
Martin H. Wolf
Chef des éditorialistes économiques, The Financial Times

Etats-Unis
James D. Wolfensohn
Pdg, Wolfensohn and Company

Canada
Nigel S. Wright
Chef de cabinet du Premier ministre

Etats-Unis
Daniel Yergin
Président, IHS Cambridge Energy Research Associates

International
Robert B. Zoellick
Président, The World Bank Group

 

2- Ce que vous ignorez sur le Groupe de Bilderberg

par Thierry Meyssan

Depuis plusieurs années, l’idée s’est répandue que le Groupe de Bilderberg serait un embryon de gouvernement mondial. Ayant eu accès aux archives de ce club très secret, Thierry Meyssan montre que cette description est une fausse piste utilisée pour masquer la véritable identité et fonction du Groupe : le Bilderberg est une création de l’OTAN. Il vise à convaincre des leaders et à manipuler l’opinion publique à travers eux pour la faire adhérer aux concepts et aux actions de l’Alliance atlantique.

RÉSEAU VOLTAIRE | MOSCOU (RUSSIE) | 9 AVRIL 2011

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Première réunion du Groupe, à l’hôtel Bilderberg (1954)

Chaque année, depuis 1954, une centaine des plus éminentes personnalités d’Europe de l’Ouest et d’Amérique du Nord se réunissent —à huis clos et sous très haute protection— au sein du Groupe de Bilderberg. Leur séminaire dure trois jours et rien ne transparait de leurs débats.

Depuis la dislocation de l’Union soviétique, des journalistes se sont intéressés à cette organisation élitiste et secrète. Certains auteurs y ont vu un embryon de gouvernement mondial et lui attribuent les principales décisions politiques, culturelles, économiques et militaires de la seconde moitié du XXe siècle. Une interprétation qu’a relayée Fidel Castro, mais que rien n’est venue confirmer, ni infirmer.

Pour savoir ce qu’est ou n’est pas le Groupe de Bilderberg, j’ai cherché des documents et des témoins. J’ai eu accès à l’intégralité de ses archives pour la période 1954-1966 et à de nombreuses pièces ultérieures, et j’ai pu discuter avec un de ses anciens invités que je connais de très longue date. Aucun journaliste à ce jour, et certainement pas les auteurs à succès qui ont popularisé les clichés actuels, n’a eu accès à tant de documents internes du Bilderberg.

Voici ce que j’ai découvert et compris.

La première réunion

70 personnalités, issues de 12 pays, participent à la première réunion du Groupe. C’est un séminaire de trois jours, du 29 au 31 mai 1954, près d’Arnhem (Pays-Bas). Les invités sont répartis dans deux autres hôtels avoisinants, mais les débats se tiennent dans l’établissement principal qui donna son nom au Groupe.

Les invitations, à en-tête du Palais de Soestdijk, sont sybillines. : « J’apprécierais vivement votre présence au congrès international, sans caractère officiel, qui se tiendra aux Pays-Bas vers la fin du mois de mai. Ce congrès désire étudier un certain nombre de questions d’une grande importance pour la civilisation occidentale et a pour but de stimuler le goodwill et l’entente réciproque grâce à un libre échange de vues ». Elles sont signées du prince consort des Pays-Bas, Bernhard zur Lippe-Biesterfeld, et accompagnées de quelques pages d’informations administratives sur le transport et l’hébergement. Tout au plus y apprend-on que les délégués seront issus des États-Unis et de 11 États ouest-européens, et que 6 séances de travail de 3 heures chacune sont prévues.

Vu le passé nazi du prince Bernhard (qui avait servi dans la cavalerie SS jusqu’à son mariage en 1937 avec la princesse Juliana) et dans le contexte du McCarthysme, il est clair que les « questions d’une grande importance pour la civilisation occidentale » tournent autour de la lutte contre le communisme.

Une fois arrivé sur place, l’impression des invités est tempérée par les deux présidents de séance : l’entrepreneur états-unien John S. Coleman et le ministre belge sortant des Affaires étrangères Paul van Zeeland. Le premier est un militant du libre-échange, le second est un partisan de la Communauté européenne de Défense (CED) [1]. Enfin, on aperçoit en bout de tribune Joseph Retinger, l’éminence grise des Britanniques. Tout cela laisse à penser que les monarchies hollandaise et britannique ont sponsorisé cette réunion pour soutenir la Communauté européenne de Défense et le modèle économique du capitalisme libre-échangiste face à l’anti-américanisme que promeuvent communistes et gaullistes.

Cependant, les apparences sont trompeuses. Il ne s’agit pas de faire campagne pour la CED, mais de mobiliser les élites pour la Guerre froide.

S.A.R. le prince Bernhard a été choisi pour convoquer ce congrès parce que son statut de prince consort lui donne un caractère étatique sans pour autant être officiel. Il masque le commanditaire : une organisation inter-gouvernementale qui entend manipuler les gouvernements de certains de ses États membres.

John S. Coleman n’est pas encore le président de la Chambre de Commerce des États-Unis, mais il vient de créer le Comité des citoyens pour une politique nationale du Commerce (Citizen’s Committee for a National Trade Policy — CCNTP). Selon lui, le libre-échange absolu, c’est-à-dire le renoncement à tous les droits de douane, permettra aux pays alliés des États-Unis d’accroître leur richesse et de financer la Communauté européenne de Défense (c’est-à-dire de réarmer l’Allemagne et d’intégrer sa puissance militaire potentielle au sein de l’OTAN)

Or, les documents en notre possession montrent que le CCNTP n’a de citoyen que le nom. C’est en réalité une initiative de Charles D. Jackson, le conseiller en guerre psychologique de la Maison-Blanche. L’opération est pilotée en amont par William J. Donovan, l’ancien commandant de l’OSS (le service de renseignement US durant la guerre) désormais chargé d’édifier la branche américaine du nouveau service secret de l’OTAN, le Gladio [2].

Paul van Zeeland n’est pas seulement le promoteur de la Communauté européenne de Défense, c’est aussi un politicien de grande expérience. À la Libération, il a présidé la Ligue indépendante de coopération européenne (LICE) dont l’objectif est de créer une union douanière et monétaire. Cette organisation a été mise en place par Joseph Retinger, déjà cité.

Précisément Retinger, qui fait office de secrétaire du congrès de Bilderberg, a servi durant la guerre dans les services secrets anglais (SOE) du général Colin Gubbins. Aventurier polonais, Retinger s’est retrouvé conseiller du gouvernement Sikorski en exil au Royaume-Uni. À Londres, il a animé le microsome des gouvernements en exil se faisant ainsi le plus beau carnet d’adresse de l’Europe libérée.

Son ami Sir Gubbins a officiellement quitté le service et le SOE a été dissout. Il dirige une petite entreprise de tapis et textiles, qui lui sert de « couverture ». En réalité, aux côtés de son homologue Donovan, il est chargé de créer la branche anglaise du Gladio. Il a participé à toutes les réunions préparatoires du congrès de Bilderberg et est présent parmi les invités, assis à côté de Charles D. Jackson.

À l’insu des participants, ce sont donc les services secrets de l’OTAN qui sont la puissance invitante. Bernhard, Coleman et van Zeeland servent de paravents.

N’en déplaise aux journalistes imaginatifs qui ont cru discerner dans le Bilderberg une volonté de créer un gouvernement occulte mondial, ce club de personnalités influentes n’est qu’un outil de lobbying de l’OTAN pour la promotion de ses intérêts. C’est beaucoup plus sérieux et beaucoup plus dangereux, car c’est l’OTAN qui ambitionne d’être un gouvernement occulte mondial garantissant la pérennité du statu quo international et de l’influence US.

D’ailleurs, la sécurité de chaque réunion ultérieure ne sera pas assurée par la police du pays hôte, mais par les soldats de l’Alliance.

Parmi les dix orateurs inscrits, on relève deux anciens Premiers ministres (Guy Mollet, France et Alcide de Gasperi, Italie), trois responsables du Plan Marshall, le faucon de la Guerre froide (Paul H. Nitze) et surtout un très puissant financier (David Rockefeller).

Selon les documents préparatoires, une vingtaine de participants sont dans la confidence. Ils savent plus ou moins en détail qui sont les tireurs de ficelles et ont rédigé à l’avance leurs interventions. Les moindres détails ont été ajustés et il n’y a aucune part d’improvisation. Au contraire, la cinquantaine d’autres participants ignore tout de ce qui se trame. Ils ont été choisis pour influencer leurs gouvernements respectifs et l’opinion publique de leur pays. Le séminaire est donc organisé pour les convaincre et pour les pousser à s’engager à propager les messages que l’on veut diffuser.

Les interventions ne portent pas sur les grands problèmes internationaux, mais analysent la stratégie idéologique supposée des Soviétiques et exposent la manière dont elle doit être contrée dans le « monde libre ».

Les premières interventions évaluent le danger communiste. Les « communistes conscients » sont des individus qui entendent placer leur patrie au service de l’Union soviétique afin d’imposer au monde un système collectiviste. Ils doivent être combattus. Mais cette lutte est difficile car ces « communistes conscients » sont noyés en Europe dans une masse d’électeurs communistes qui ignorent tout de leurs sombres desseins et les suivent dans l’espoir de meilleures conditions sociales.

Progressivement, la rhétorique se durcit. Le « monde libre » doit affronter le « complot communiste mondial », non seulement de manière générale, mais aussi en répondant à des questions concrètes sur les investissements états-uniens en Europe ou sur la décolonisation.

Enfin, les orateurs en arrivent au problème principal —que les Soviétiques, assurent-ils, exploitent à leur profit— : pour des raisons culturelles et historiques, les responsables politiques du « monde libre » emploient des arguments différents aux États-Unis et en Europe, arguments qui se contredisent parfois. Le cas le plus emblématique est celui des purges organisées par le sénateur McCarthy aux États-Unis. Elles sont indispensables pour sauver la démocratie, mais la méthode choisie est ressentie en Europe comme une forme de totalitarisme.

Le message final, c’est qu’aucune négociation diplomatique, aucun compromis n’est possible avec les « Rouges ». Il faut empêcher coûte que coûte les communistes de jouer un rôle en Europe occidentale, mais il va falloir ruser : comme on ne peut pas les arrêter et les fusiller, il faudra les neutraliser avec discrétion, sans que leurs électeurs eux-mêmes s’en rendent compte. Bref, l’idéologie qui est développée, c’est celle de l’OTAN et du Gladio. Il n’a jamais été dit que l’on truquerait les élections, ni que l’on assassinerait les tièdes, mais tous les participants ont admis que pour sauver le « monde libre », il faudrait mettre la liberté entre parenthèses.

Bien que le projet de Communauté européenne de Défense (CED) ait échoué trois mois plus tard sous les coups de boutoir des députés communistes et « nationalistes extrémistes » (c’est-à-dire gaullistes) au Parlement français, le congrès fut considéré comme un succès. Malgré les apparences, il n’avait pas pour but de soutenir la création de la CED ou toute autre mesure politique précise, mais de diffuser une idéologie dans la classe dirigeante, puis à travers elle dans la société. Objectivement, les Européens de l’Ouest avaient de moins en moins conscience des libertés dont ils étaient privés et ils étaient de plus en plus informés des libertés qui faisaient défaut aux habitants de l’Europe de l’Est.

Le Bilderberg devient une organisation

Un second congrès est donc organisé en France, du 18 au 20 mars 1955. À Barbizon.

Progressivement l’idée que ces congrès seront annuels et qu’ils nécessitent un secrétariat permanent s’impose. Le prince Bernhard se met en retrait lorsqu’il est pris en flagrant délit de trafic d’influence (scandale Lockheed-Martin). Il cède à l’ancien Premier ministre britannique Alec Douglas Home (1977-80), la présidence qui sera ensuite tenue par l’ancien chancelier et président allemand Walter Scheel (1981-85), l’ancien gouverneur de la Banque d’Angleterre Eric Roll (1986-89), l’ancien secrétaire général de l’OTAN Peter Carrington (1990-98), et enfin l’ancien vice-président de la Commission européenne Étienne Davignon (depuis 1999).

Pendant longtemps, le président du Groupe de Bilderberg est assisté de deux secrétaires généraux, un pour l’Europe et le Canada (les États vassaux), l’autre pour les États-Unis (le suzerain), cependant, il n’y a plus qu’un seul secrétaire général depuis 1999.

D’une année sur l’autre, les débats sont très redondants, c’est pourquoi les invités changent. Il y a toujours un noyau dur qui a préparé le séminaire à l’avance et des nouveaux venus à qui l’on inculque la rhétorique atlantiste du moment.

Actuellement, les séminaires annuels rassemblent plus de 120 participants, dont toujours un tiers forment le noyau dur. Ils ont été sélectionnés par l’Alliance en fonction de l’importance de leurs relations et de leur capacité d’influence, indépendamment de leurs fonctions dans la société. Ainsi, ils restent membres du noyau dur lorsqu’ils changent de métier.

Voici la liste exacte de ce noyau dur, incluant les membres du Conseil d’administration, qui servent de devanture pour les invités, et des membres moins visibles pour ne pas effaroucher les nouveaux venus.

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Étienne Davignon, secrétaire général du Groupe de Bilderberg

Conseil d’administration

Josef Ackermann
Banquier suisse, directeur de la Deutsche Bank, vice-président du Forum de Davos.

Roger C. Altman
Banquier états-unien, ancien conseiller des campagnes électorales de John Kerry et Hillary Clinton, directeur de la banque d’affaire Evercore Partners Inc.

Francisco Pinto Balsemão
Ancien Premier ministre socialiste du Portugal (1981-83), président-fondateur du plus important groupe de télévision portugais SIC. (T)

Fran Bernabè
Banquier italien, actuel patron de Telecom Italia (T)

Henri de Castries
Pdg de l’assureur français AXA

Juan Luis Cebrián
Directeur du groupe de presse écrite et audiovisuel espagnol Prisa.

W. Edmund Clark
Banquier canadien, PDF de Toronto-Dominion Bank Financial Group

Kenneth Clarke
Ancien vice président de British American Tobacco (1998-2007), Garde des sceaux et ministre britannique de la Justice, vice-président du Mouvement européen UK.

George A. David
Pdg de Coca-Cola.

Étienne Davignon
Homme d’affaire belge, ancien vice-président de la Commission européenne (1981-85), actuel vice-président de Suez-Tractebel.

Anders Eldrup
Pdg de la société danoise des gaz et pétrole DONG Energy.

Thomas Enders
Directeur d’Airbus.

Victor Halberstadt
Professeur d’économie à l’université néerlandaise de Leiden, il conseille diverses sociétés telles que Goldman Sachs ou Daimler-Chrysler.

James A. Johnson
Financier états-unien, il fut un des principaux responsables du Parti démocrate et un des artisans de l’investiture de Barack Obama. Il est vice-président de la banque d’affaire Perseus.

John Kerr of Kinlochard
Ancien ambassadeur du Royaume-Uni à Washington, vice-président du groupe pétrolier Royal Dutch Shell (T)

Klaus Kleinfeld
Pdg allemand du géant états-unien de l’aluminium, Alcoa.

Mustafa V. Koç
Pdg de la holding Koç, première entreprise turque.

Marie-Josée Drouin-Kravis
Éditorialiste économique dans la presse écrite et audiovisuelle canadienne. Chercheuse au très militariste Hudson Institute. Elle est la troisième épouse de Henry Kravis.

Jessica T. Mathews
Ancienne directrice des affaires globales au Conseil de sécurité nationale des Etats-Unis. Actuelle directrice de la Fondation Carnegie.

Thierry de Montbrial
Économiste, directeur-fondateur de l’Institut français des relations internationales (IFRI) et de la World Policy Conference.

Mario Monti
Économiste italien, ancien commissaire européen à la concurrence (1999-2005), co-fondateur du Spinelli Group pour le fédéralisme européen.

Egil Myklebust
Ancien président du patronat norvégien, directeur de Scandinavian Airlines System (SAS).

Matthias Nass
Directeur adjoint du quotidien allemand Die Zeit

Jorma Ollila
Homme d’affaire finlandais, ancien Pdg de Nokia, actuel président du groupe pétrolier Royal Dutch Shell.

Richard N. Perle
Ancien président du Conseil consultatif de Défense du Pentagone, il est un des principaux leaders des Straussiens (les disciples de Leo Strauss) et à ce titre, une figure majeure du néo-conservatisme.

Heather Reisman
Femme d’affaire canadienne, Pdg du groupe d’édition Indigo-Chapters.

Rudolf Scholten
Ancien ministre autrichien des Finances, gouverneur de la Banque centrale.

Peter D. Sutherland
Ancien commissaire européen irlandais à la concurrence, puis directeur général de l’Organisation mondiale du Commerce.Ancien directeur de BP. Actuel président de Goldman Sachs International. Ancien président de la section européenne de la Commission trilatérale, et vice-président de l’European Round Table of Industrialists, actuel président d’honneur du Mouvement européen Irlande.

J. Martin Taylor
Ancien député britannique, Pdg du géant de la chimie et de l’agroalimentaire Syngenta.

Peter A. Thiel
Chef d’entreprise états-unien, Pdg de PayPal, président de Clarium Capital Management et à ce titre actionnaire de Facebook.

Daniel L. Vasella
Pdg du groupe pharmaceutique suisse Novartis.

Jacob Wallenberg
Banquier suédois, il est administrateur de nombreuses compagnies transnationales.

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Henry Kissinger, principal responsable des invitations au Groupe de Bilderberg

Membres cachés du noyau dur

Carl Bildt
Ancien Premier ministre libéral de Suède (1991-94), ancien envoyé spécial de l’Union européenne puis de l’ONU dans les Balkans (1995-97, 1999-2001), actuel ministre suédois des Affaires étrangères. (T)

Oscar Bronner
Pdg du quotidien autrichien Der Standard.

Timothy C. Collins
Financier états-unien, directeur du fond de placement Ripplewood. (T)

John Elkann
PDG du groupe italien d’automobile Fiat (son grand-père Gianni Agnelli fut pendant quarante ans un des animateurs du Groupe de Bilderberg. Il a hérité de la fortune familiale après le décès de mort naturelle de son grand-père Giovanni et la mort prématurée de son oncle Edoardo. Cependant, des sources policières sont convaincues que Edoardo a été assassiné après qu’il se soit converti à l’islam chiite, de sorte que la fortune revienne à la branche juive de la famille).

Martin S. Feldstein
Ancien conseiller économique de Ronald Reagan (1982-84), et actuel conseiller économique de Barack Obama. Il a aussi été conseiller de George W. Bush pour le Renseignement extérieur. Il enseigne à Harvard. (T)

Henry A. Kissinger
Ancien conseiller de sécurité nationale des Etats-Unis et secrétaire d’Etat, personnalité centrale du complexe militaro-industriel US, actuel président de la société de conseil Kissinger Associates.

Henry R. Kravis
Financier états-unien gestionnaire du fond de placement KKR. Il est un des principaux collecteurs de fonds du Parti républicain.

Neelie Kroes
Ancienne ministre néerlandaise libérale des Transports, commissaire européenne à la concurrence, et actuelle commissaire à la société numérique.

Bernardino Léon Gross
Diplomate espagnol, secrétaire général de la présidence du gouvernement socialiste de José-Luis Zapatero.

Frank McKenna
Ancien membre de la Commission de surveillance des services de renseignement canadiens, ambassadeur du Canada à Washington (2005-06), vice-président de la Banque Toronto-Dominion.

Beatrix des Pays Bas
Reine de Hollande. Elle est la fille du prince Bernhard.

George Osborne
Ministre britannique des Finances. Ce néo-conservateur est considéré comme un eurosceptique. Il faut comprendre par là qu’il est opposé à la participation du Royaume-Uni à l’Union européenne, mais qu’il est partisan de l’organisation du continent au sein de l’Union.

Robert S. Prichard
Économiste canadien, directeur du groupe de presse écrite et audiovisuelle Torstar.

David Rockefeller
Le patriarche d’une longue lignée de financiers. Il est le plus ancien membre du noyau dur des Bilderbergers. Il est également le président de la Commission Trilatérale, une organisation similaire intégrant des participants asiatiques.

James D. Wolfensohn
Financier australien ayant pris la nationalité états-unienne pour devenir président de la Banque mondiale (1995-2005), aujourd’hui directeur du cabinet conseil Wolfensohn & Co.

Robert B. Zoellick
Diplomate états-unien, ancien délégué au Commerce des États-Unis (2001-05), actuel président de la Banque mondiale.

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David Rockefeller, conseiller du Groupe de Bilderberg

Les Bilderbergers n’engagent pas les entreprises ou institutions dans lesquelles, ils travaillent. Cependant, il est intéressant d’observer la diversité de leurs secteurs d’activité.

Le lobby de la plus puissante organisation militaire mondiale

Au cours des dernières années, le nombre de sujets abordés lors des séminaires annuels a augmenté en fonction de l’actualité internationale. Mais cela ne nous apprend rien, car ces discussions n’ont aucun objet en elles-mêmes, elles sont juste des prétextes pour faire passer des messages. Malheureusement, nous n’avons pas eu accès aux documents préparatoires les plus récents et ne pouvons que supputer sur les mots d’ordre que l’OTAN s’efforce de diffuser via ces leaders d’opinion.

La réputation du Groupe de Bilderberg a conduit certains auteurs à lui attribuer des capacités de nomination. C’est stupide et cela masque les vrais tireurs de ficelles qui se trouvent au sein de l’Alliance atlantique.

Par exemple, on a rapporté que durant la dernière campagne électorale présidentielle aux États-Unis, Barack Obama et Hillary Clinton ont disparu durant une journée, le 6 juin 2008, pour négocier à l’écart la fin de leur rivalité. Ils se sont en réalité rendus au séminaire annuel du Groupe de Bilderberg, à Chantilly (Virginie, USA). Or, le lendemain, Mme Clinton annonçait qu’elle se retirait de la course. Certains auteurs en ont conclu que la décision a été prise au cours de la réunion du Bilderberg. Ce n’est pas logique, dans la mesure où cette décision était certaine depuis trois jours vu le nombre de voix du sénateur Obama au sein du comité d’investiture du Parti démocrate.

Selon notre source, c’est autre chose qui s’est passé. Barack Obama et Hillary Clinton ont conclu à l’écart un accord financier et politique. Le sénateur Obama a renfloué les caisses de sa rivale et lui a offert un poste dans son administration (Mme Clinton a refusé la vice-présidence et a choisi le département d’État) en échange de son soutien actif durant la campagne contre le candidat républicain. Puis, les deux leaders ont été introduits par James A. Johnson au séminaire du Bilderberg où ils ont assuré les participants qu’ils travailleraient ensemble. Depuis longtemps déjà, Barack Obama était le candidat de l’OTAN. M. Obama et sa famille ont toujours travaillé pour la CIA et le Pentagone [3]. De plus, les premiers financements de sa campagne ont été fournis par la Couronne d’Angleterre via l’homme d’affaire Nadhmi Auchi. En présentant le sénateur noir aux Bilderbergers, l’Alliance atlantique organisait à l’échelle internationale les relations publiques du futur président des États-Unis.

De même, on a rapporté que le Groupe de Bilderberg a organisé un dîner impromptu, hors séminaire, le 14 novembre 2009 au Château de Val Duchesse, propriété du roi de Belgique. L’ancien Premier ministre belge Herman von Rompuy y a prononcé un discours. Or, cinq jours plus tard, il fut élu président du Conseil européen. Là encore, certains auteurs en on conclu à tort que le Groupe de Bilderberg était le « faiseur de roi ».

En réalité, le président de l’Union européenne ne pouvait pas être choisi en dehors des cercles de l’OTAN, puisque —rappelons-le— l’Union européenne est issue des clauses secrètes du Plan Marshall. Et ce choix devait être avalisé par les États membres. Ce type de décision nécessite de longues négociations et ne se prend pas lors d’un dîner entre amis.

Toujours selon notre source, le président du Groupe de Bilderberg, Étienne Davignon, a convoqué ce dîner exceptionnel pour présenter van Rompuy à ses relais d’influence. La chose était d’autant plus indispensable que la première personnalité à occuper la nouvelle fonction de président de l’Union était totalement inconnue en dehors de son pays. Au cours du repas, M. Van Rompuy a exposé son programme de création d’un impôt européen pour financer directement les institutions de l’Union sans passer par les États membres. Il restait aux Bilderbergers à clamer partout où ils le pouvaient qu’ils connaissent Herman von Rompuy et attestent de ses qualités pour présider l’Union.

La réalité du Groupe de Bilderberg est donc moins romantique que certains auteurs à succès l’ont imaginée. L’incroyable déploiement de forces militaires pour assurer sa sécurité n’a pas tant pour objet de le protéger que d’impressionner ceux qui y participent. Il ne manifeste pas leur puissance, mais leur montre que la seule vraie puissance en Occident, c’est l’OTAN. Libre à eux de la soutenir et d’être appuyés par elle, ou de la combattre et d’être inexorablement écrasés.

En outre, bien que le Groupe de Bilderberg ait développé à ses débuts une rhétorique anti-communiste, il n’était pas tourné contre l’URSS et n’est pas aujourd’hui tourné contre la Russie. Il suit la stratégie de l’Alliance qui n’est pas un Pacte contre Moscou, mais pour la défense —et éventuellement l’extension— de la zone d’influence de Washington. À sa création, l’OTAN avait espéré intégrer l’Union soviétique, ce qui aurait équivalu à un engagement de Moscou de ne pas remettre en cause le partage du monde issu des conférences de Postdam et de Yalta. Récemment l’Alliance a accueilli le président Dmitry Medvedev au sommet de Lisbonne et lui a proposé que la Russie se joigne à elle. Il ne s’agirait pas alors d’une vassalisation, mais de la reconnaissance du Nouvel Ordre Mondial, dans lequel toute l’Europe centrale et orientale est passée dans l’orbite états-unienne. Une adhésion russe vaudrait en quelque sorte traité de paix : Moscou reconnaitrait sa défaite dans la Guerre froide et le nouveau partage du monde.

Dans ce cas, le Groupe de Bilderberg inviterait des personnalités russes à ses réunions annuelles. Il ne leur demanderait pas d’influer l’opinion publique russe pour l’américaniser, mais pour la convaincre de renoncer définitivement aux rêves de grandeur du passé.

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No de billet: 313-21-70-31-1

mercredi 4 juillet 2012

Sombres prédictions sur un crash mondial????

Je reproduis ici un excellent billet de Gold-up
Comment 3 personnalités annoncent la banqueroute générale en 2013

Si certains d'entre vous se demandent comment et quand la Grande Débâcle va se manifester,Gold-up vous propose de lire l'avis de trois hommes de premier plan. L'un étudie l'histoire monétaire depuis plus de 40 ans, l'autre est professeur d'économie dans une célèbre Université de New-York et prévoyait depuis 2005 la crise des "subprime", et le troisième supervise les comptes publics de la France.

1- Sur King World News, Bill Haynes pense que :

"Chaque jour qui passe, la situation mondiale continue de se détériorer. Nous sommes face à une situation où l'or se négocie en parallèle du dollar. "

Ou encore :

"Vous avez essentiellement ces pays insolvables qui font imprimer de l'argent et le "donnent" à leurs banques. Ensuite, les banques achètent des obligations souveraines de ces pays insolvables. C'est une chaine de Ponzi !"

A la réponse à la question : "Comment les choses vont-elles se terminer ?"

Bill Hayes répond ceci :

En Europe, deux concepts se font face :

  • Le concept de l'austérité
  • La philosophie de la croissance

"La philosophie de la croissance est un euphémisme par l'impression de plus d'argent, et ils vont imprimer de l'argent jusqu'à ce qu'il ne valle plus rien ... D'abord le dollar et l'euro seront détruits dans l'inflation. Il s'en suivra la destruction du yen et des autres monnaies".

2- Nouriel Roubini : "La Parfaite Tempête Economique explosera en 2013 au niveau mondial".

Pour l'instant, les gouvernements parviennent à repousser les échéances par différents artifices comptables et les contiendront jusqu'à la fin de l'année 2012.

Roubini s'est abstenu de toute prévision précise sur le PIB ou les niveaux des marchés boursiers, mais a déclaré que le dommage sera généralisé.

3- Didier Migaud, Président de la Cour des Comptes, annonce-t-il publiquement la faillite de la France en 2013 ?

"Il y a danger si la France ne respecte pas ses objectifs, il y a danger si un traitement n'est pas appliqué dès aujourd'hui, à devoir avoir un traitement beaucoup plus douloureux, beaucoup plus lourd demain et surtout de se le voir imposer par les créanciers et les partenaires européens"

En d'autres termes, imaginez un expert-comptable d'une entreprise jetant sur le bureau du directeur le même rapport sur l'état de santé de sa société. Le patron sait qu'il doit modifier immédiatement son mode de gestion s'il ne souhaite pas avoir à faire à un liquidateur judiciaire.
Malgré cela, le gouvernement semble ne pas entendre qu'il court à sa propre faillite avec toutes les conséquences sociales que cela implique !
Il continue de se comporter comme un enfant gâté et irresponsable en continuant à dépenser sans compter avec la carte de crédit revolving de son père fauché :

"Le gouvernement Ayrault a balayé pour le moment l'hypothèse d'une hausse de la TVA, pour ne pas pénaliser la consommation.."


Cette attitude qui ne vise qu'à satisfaire des promesses électorales devrait être considérée comme une intention délibérée de nuire aux intérêts de l'Etat menant à des troubles de l'ordre public...

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2 commentaires:
  1. Sweetwave3 juillet 2012 08:58

    Le délit d'initié peut s'effectuer sur la finance, la bourse ou les plans sociaux. Les bénéficiaires en sont le conseil d'administration, le PDG, les spéculateurs, les gros actionnaires ou les autorités de surveillance des marchés (qui collaborent).
    Il faut avoir une information privilégiée, c'est à dire que les bénéficiaires (PDG,ect...) savent par avance les perspectives d'évolutions pour des actions, des contrats ou des hausses de prix. Il peut s'agir de bénéfices futurs ou de prochaines difficultés d'une société.
    Par exemple, des informations précises sur le montant exact des bénéfices ou des pertes qui seront annoncés, la connaissance de signatures de gros contrats ou sur les futures restructurations et plans sociaux avenir. Les bénéficiaires réalisent ses opérations financières par des personnes interposées (ex : les spéculateurs), ainsi il y a une volonté d'absence de preuve car ils les ont commandités.
    Les commissions monétaires pour les personnes interposées peuvent parfois s'élever en centaines de millions d'euros ou de dollars. Comme ce fût le cas pour l'affaire Elf. Ce qui logiquement génèrent des bénéfices bien plus élevés si on est bénéficiaire, et si les délits (d'initiés) sont nombreux.
    Même si une condamnation judiciaire existe, ce qui est rarement le cas comme pour Enron ou Worldcom, c'est à dire des peines d'emprisonnements quasi-inexistante, ceci incluant la corruption judiciaire. Pour l'amende, elle sera toujours moindre que les gains réalisés (ex : Elf), et même pour des restructurations à but de délocalisations ou des plans sociaux.

    Répondre

  2. Anonyme4 juillet 2012 08:34

    Bonjour,
    La chaine de Ponzi est seulement visible quand ses maillons cèdent un à un. Malgré les avis sur le sujet des géopoliticiens depuis la décennie 90, ex : géopolitique du chaos d'Ignaso Ramonet, Mondialisation.ca de Michel Chossudowski, Voltaire de Thierry Meyssan ..., aucun politicien ne semble avoir une vision juste de notre monde. Inféodés, corrompus, muselés ou assassinés, ils sont les premières victimes de la main marionnettiste qui manipule le joystick des circuits imprimés fichés entre leurs oreilles par la matrice.
    Il est grand temps que les humains aient le discernement ad hoc pour comprendre qui se cache derrière cette main et quel est son but.
    Cordialement
    Un chercheur de vérité agitateur de consciences

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No de billet 182-21-70-40-1

jeudi 31 mai 2012

Me Véronique Robert– Une vraie de vrai battante

Je reproduis ici avec l’aimable permission de son auteur Me Véronique Robert, un texte fondamental, un texte coup de poing, un superbe texte,  publié ici dans le Voir.ca qui fera époque et qui aura des répercussions pour très longtemps.

Merci Véro Clignement d'œil 

 

Marche silencieuse de juristes – Post Mortem

30 mai 2012 10h57 · Véronique Robert

«Un avocat qui critique un juge ou le système judiciaire n’est pas automatiquement passible d’une réprimande. Comme nous en avons discuté, une telle critique, même exprimée sans ménagement, peut être constructive.»
(…)
«On ne peut s’attendre à ce que les avocats se comportent comme des eunuques de la parole. Ils ont non seulement le droit d’exprimer leurs opinions librement, mais possiblement le devoir de le faire»

Cour suprême du Canada, mars 2012, Doré c.  Barreau du Québec.

On me demande pourquoi je ne blogue plus.

C’est simple, je ne blogue plus parce que le climat est tel que j’ai peur qu’un étudiant en arts  lise dans mes propos une incitation à ne pas respecter les injonctions des tribunaux et que sa détermination soit telle qu’il prenne un avocat pour me poursuivre.

C’est simple, je ne blogue plus parce que le ministère de l’Éducation, dans un Communiqué anachronique nous ramenant en EX-URSS, exige de ses employés qu’ils ne portent le carré rouge ni dans le cadre de leurs fonctions, ni dans leur vie personnelle.

C’est simple, je ne blogue plus parce que le climat est tel que j’ai peur que mes consœurs, mes confrères et moi-même soyons réprimandés au moindre mot interprété trop largement, ou trop strictement, c’est selon. Réprimandés par notre employeur, ou par notre ordre professionnel.

J’allais expliquer pourquoi je ne blogue plus, depuis l’adoption de la Loi 78, quand j’ai appris que le ministre des Transports Pierre Moreau réclamait une sanction contre un avocat employé de la SAAQ pour avoir participé, avec d’autres, à l’organisation de la marche des «Juristes opposés à la Loi 78».

Dans la foulée de cette annonce, le ministre Bachand a même fait planer la peur de réprimande chez tous les avocats de la fonction publique qui auraient marché silencieusement en guise de protestation à la Loi.

Et c’en était assez pour que les médias sociaux se déchainent, amalgamant juristes non-avocats et membres en règle du Barreau, avocats salariés de la fonction publique et travailleurs autonomes, devoir de réserve (des avocats) et devoir d’impartialité (des juges), Loi sur la Fonction publique et Code de déontologie des avocats.

Heureusement, je n’ai pas entendu le Barreau rappeler ses membres à l’ordre après cette procession de foi des juristes togés.

Déontologie des avocats

L’avocat doit agir avec dignité, intégrité, honneur, respect, modération et courtoisie.

Le Code de déontologie des avocats exige que les disciples de Thémis soutiennent l’autorité des tribunaux. En ce sens, il devient effectivement difficile, pour un avocat, de déplorer non pas tant le recours aux injonctions pour contrecarrer les votes de grèves démocratiques, mais les jugements rendus dans ces affaires d’injonctions. L’avocat qui doit soutenir l’autorité des tribunaux ne peut pas, publiquement, se montrer insatisfaits de ces décisions. Il peut tout au plus les porter en appel.

Le Code de déontologie des avocats exige aussi que les disciples de Thémis soutiennent le respect de la Loi. Ainsi, l’avocat «ne doit pas prononcer des paroles ou publier des écrits contraires aux lois, ni inciter quiconque à y porter atteinte».

Mais attention, si l’avocat doit soutenir le respect de la Loi, il peut « pour des raisons et par des moyens légitimes, critiquer toute disposition de la loi, en contester l’application ou requérir qu’elle soit abrogée ou modifiée.»

Quels sont donc ces moyens légitimes? Si seul le recours aux tribunaux est un moyen légitime, une marche de protestation ne le serait pas et tous les avocats présents pourraient être sanctionnés par le Barreau. La prise de parole publique serait toujours proscrite, hors de l’enceinte du tribunal.

Mais ce n’est pas le cas. Si l’avocat doit soutenir l’autorité des tribunaux, il a quand même le droit d’avoir une opinion sur une Loi adoptée par le Parlement ou par l’Assemblée nationale. Un exemple récent: Maitre Jean-Marc Fournier, ministre de la Justice et avocat, s’est publiquement opposé à la Loi C-10 modifiant le Code criminel. Il l’a fait avec respect et courtoisie, pour des raisons et par des moyens légitimes.

Les avocats ont le droit de s’opposer à une loi. Je n’ai pas dit d’appeler au non respect de cette loi (Le juriste non avocat et non employé de la fonction pourrait le faire par contre, au même titre qu’un sociologue ou un politologue). Ils ont le droit de contester la légitimité d’une loi, sa constitutionnalité, et pas seulement devant le tribunal. Une telle règle impliquerait qu’aucun avocat n’est en droit de croire en sa cause et de le dire.

Si les avocats qui contestent la Loi 78 devant la Cour supérieure croient en leur dossier dans une perspective légale, ils ont aussi le droit d‘y croire dans une perspective idéologique, ou politique, et ils ont le droit de le dire. Toujours avec modération et courtoisie. Ils ont le droit de le dire dans l’enceinte du Tribunal, et ils ont le droit de le dire une émission d’information, dans la rue, ou ailleurs.

Et c’est la même chose pour leurs consœurs et leurs confrères: Ils ont le droit d’être en désaccord avec la hausse des frais de scolarité, comme ils ont le droit de prendre la rue pour une marche digne, honorable, respectueuse, modérée et courtoise afin de marquer leur désaccord avec la Loi spéciale.

Le devoir de réserve

Les avocats ne sont pas juges. Ils n’ont aucun devoir de neutralité et d’impartialité. Ils ont un devoir de réserve. Qu’est-ce que la réserve? C’est d’être timide, parcimonieux, c’est de faire preuve de discernement. Une avocate qui, par exemple, serait procureure de la Couronne dans une Cour municipale où elle aura à gérer des centaines de contraventions émises en vertu de la Loi 78 n’aurait pas pu, selon moi, marcher en guise de protestation contre cette Loi. Elle aurait alors manqué à son devoir de réserve, manqué de discernement, et se serait placée en conflit d’intérêt.

Je ne connais pas tous les avocats qui étaient présents à cette marche; J’y ai vu des civilistes, des criminalistes, j’y ai vu deux procureures de la Couronne (mais pas de la Couronne municipale), j’y ai vu des syndicalistes, des avocats permanents de l’aide juridique, des constitutionnalistes.  J’y ai vu de nombreux avocats de pratique privée.

Aucun, selon moi, n’a enfreint son Code de déontologie et aucun n’a manqué à son devoir de réserve et de dignité envers la profession.

Photo: Mario Jean

Opinion de juristes ou opinion citoyenne?

Togés dans la rue, on est des avocats avant d’être des citoyens.

On ne peut pas prétendre, nous, marcheurs opposés à la Loi 78, que la marche en est une d’opinion personnelle et non juridique. Pourquoi? Parce que la marche était nommément un regroupement de juristes et parce que nous étions nombreux à porter la toge.

Lorsqu’on s’affiche et qu’on s’affirme togés, on le fait à titre d’avocat, ou de juristes. C’est dire que personne ne pourrait plaider qu’il était là comme simple citoyen puisque toute cette marche, avec la symbolique de la toge, était liée à la profession. Je pense que la jurisprudence de Comité de discipline du Barreau est claire là-dessus. De savoir si un acte dérogatoire est lié à la profession est affaire de contexte, mais ici, le contexte était ostensiblement liée à la profession.

Ce qui ne veut pas dire qu’on a enfreint notre Code de déontologie.  On ne l’a pas fait.

Les sanctions commandées par le ministre des transports

L’avocat de la fonction publique qui marche en opposition à une Loi qui d’aucune manière ne concerne son ministère et ses fonctions ne contrevient pas à son Code de déontologie. Et je refuse de croire que la Loi sur la fonction publique brime l’opinion et l’expression de ses salariés, qu’ils soient juristes ou non.

Aucune pancarte dans cette manif n’a pointé une appartenance à un ministère, aucune pancarte «SAAQ», «Commission des droits de la personne» ou «Régie des alcools des courses et des jeux».

Qu’ils soient juristes ou avocats, les employés de l’État ont le droit de penser, de dire, de marcher et de se rassembler. À titre de citoyens, à titre de juristes et à titre d’avocats.

Et ils l’ont fait avec dignité, intégrité, honneur, respect, modération et courtoisie.

S’ils étaient réprimandés, ou sanctionnés, décision qui serait pour ma part non seulement arbitraire mais totalitaire, on devrait assister à une nouvelle ronde de litiges devant les tribunaux.

Je m’insurge contre les propos du ministre Moreau et contre ses intentions à l’égard de son employé.  Je m’insurge à titre de citoyenne, et à titre de juriste et d’avocate.

Et je remercie bien bas, et chaleureusement,  les organisateurs de cette belle marche silencieuse, digne, intègre, honorable, respectueuse, modérée et courtoise.  (Article 2.00.01 du Code de déontologie des avocats du Québec).

Merci au Professeur Christian Brunelle, de l’Université Laval, de m’avoir rappelé l’arrêt Doré c. Barreau du Québec.

 

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No de billet: 991-21-50-13-1

lundi 14 mai 2012

Le vrai ennemi du fascisme: les Marchés financiers mondiaux???

Je reproduis un excellent papi-el du blogue de ZébuZZéo

Il s’applique directement à la France mais…est exportable pour l’ensemble de la planète…qui est contrôlé par un gouvernement mondial parallèle institutionnalisé par les marchés financiers mondiaux et le complexe militaro industriel américain.

 
Sale temps pour la finance

Le silence des marchés financiers pendant la période électorale était assourdissant et nous savions que dès le lendemain de l'élection ils reviendraient taper à la porte.

Nous y sommes et c'est là où on va savoir si on a un commandant de Pédalo ou un capitaine de cuirassé, prêt à se confronter aux prédateurs de la société.


L'enjeu des Législatives est bien là. Qui peut le plus redonner de la puissance à la politique sur la finance. Choisissons "l'Humain d'abord".
Les discours des politiques (De tous bords) n'engagent que ceux qui les écoutent.


Nous avons à faire a des économistes de pacotille, qui répètent en boucle des idéologies fumeuses. Dépenser l'argent que l'on n'a pas depuis plus de 30 ans ne peut perdurer. Il serait grand temps de mettre un terme aux délocalisations et de réindustrialiser de manière à apporter de la valeur ajoutée au travail, ce qui donnerait une bouffée d’oxygène à l’économie.
Bref de ramener en France le travail !


Comme le souligne le prix Nobel Krugmann : " il était temps que les peuples d'Europe commencent à se révolter..."


En effet, la dictature de la cléricature financière est insupportable et injustifiable.

La commission européenne à la mémoire courte : ces gens-là ne voient aucun inconvénient à jeter les populations des pays européens dans une catastrophe analogue à celle de la 2e guerre mondiale...au nom d'un dogme.


L'excessif idéologique -en l'occurrence libérale - est regrettable, sa répétition est pathologique !


Le diktat de la finance, des banques, boursiers, etc.… qui font de l'argent pour l’argent est à son apogée de bêtise.


Le retentissant scandale de JPMorgan Chase relance le débat sur l'attrait des banquiers d'affaires pour la prise de risque inconsidérée et sur les moyens de juguler cette propension.


La viabilité de la banque ne parait pas menacée, mais le comportement de ses dirigeants rappelle à s'y méprendre celui de leurs prédécesseurs, en 2008. Les produits financiers sont du même type. Aussi longtemps que possible, les banquiers - le PDG de JPMorgan, Jamie Dimon, en tête - ont nié tout problème.


Il faut briser le cercle des banquiers qui s'engagent dans des activités à risque, se font renflouer par le contribuable et utilisent ensuite leur armée de lobbyistes pour freiner la régulation», a dit Elizabeth Warren, actuellement en lice pour un poste de sénatrice.


Combattre la finance ? ça tombe bien on vient d'en élire un chez nous !

No de billet: 771-21-50-41-1

jeudi 10 mai 2012

La neutralité des médias sociaux impossible???

Voici mon commentaire que j’ai fait à un billet de la revue l’ACTUALITÉ  Les médias sociaux ne sont pas l'opinion publique

Sur le fond je suis entièrement d'accord avec votre propos. Toutefois si les médias sociaux ne sont pas l'opinion publique, les médias traditionnelles le sont encore moins.

Les analystes télé ou radio sur différents sujets sont avant tout des vendeurs...des vendeurs, des spinners et des gens qui ont comme fonction d'essayer d'influencer l'opinion publique. Eux non plus ne sont pas l’opinion publique.

Quand on entend des Jean Lapierre spinner que l'offre du gouvernement du PLQ dans le conflit étudiant est une entente gagnante-gagnante...ayoye...Quand on entend Liza Frulla radoté le point de vue du PLQ et du PLC...ayoye l'opinion publique neutre....


Je crois que les médias sociaux sont une force grandissante et bénéfique pour la démocratie en générale...les médias sociaux seront dans l’avenir un outil de communication hyper puissante qui va favoriser la mobilisation du peuple à la chose publique. Les médias sociaux vont redonner le pouvoir aux personnes qui doivent absolument l’avoir….je parle du peuple….J’appelle ca la E-Démocratie. (
voir ici  ) Les médias sociaux et internet vont révolutionner l’interaction entre les personnes et leur gouvernement. La neutralité des médias sociaux impossible??? Ma foi c’est tant mieux.

Voilà et vlan dans les dents…

No de billet: 951-21-50-01-1

mercredi 9 mai 2012

L’Islande….un exemple à suivre ABSOLUMENT

Je reproduis un excellent billet publié sur: Médiapart

 

Après son refus de payer sa dette, l’Islande fera le triple de la croissance de l’UE en 2012

24 Janvier 2012 Par la garnie

23 janvier 2012 Posté par benji sous Argent et politique 12 commentaires

Je ne cesserai jamais de répéter que l’Islande est LE pays à prendre en exemple,même s’il est complètement ignoré des médias, s’il est loin ou quelle qu’en soit la raison pour ne pas en parler, c’est le pays à suivre! Payer pour les banques? Même pas en rêve, là bas ils ont été emprisonnés! Sauver les banques? Elles ont été nationalisées. Quand à la croissance actuelle, elle se porte au mieux.

Islande a terminé l’année 2011 avec une croissance économique de 2,1% et selon les prévisions de la Commission européenne, elle va faire le triple du taux de croissance attendu pour l’UE en 2012 (La croissance de l’UE est prévue à 0,5% en 2012 contre 1,5% en Islande). Pour 2013 la croissance devrait atteindre 2,7%, principalement à cause de la création d’emplois. L’Islande est le pays qui a nationalisé les banques privées et qui a emprisonné les banquiers responsables de la crise.L’Islande a été le seul pays européen qui a rejeté par un référendum citoyen le sauvetage des banques privées, laissant s’effondrer certaines d’entre elles et jugeant de nombreux banquiers pour leurs crimes financiers.

Pendant ce temps dans un pays comme l’Espagne, le ministre l’économie qui fut un grand responsable chez Lehman Brothers, a maquillé les soldes bancaires et a gonflé les résultats pour faire croire à une solvabilité du système financier résultant de la dérèglementation des marchés mais ce dernier a fini par s’effondrer.

Glitnir, Landsbankinn et Kaupthing furent les banques nationalisées en 2008 pour éviter leur faillite et qui furent placées sous contrôle démocratique, plutôt que de profiter d’injections inconditionnelles de capitaux publics, comme en Espagne ou dans les autres pays européens. En juin dernier, l’une d’elle Landsbankinn, a annoncé son intention de rembourser les intérêts aux détenteurs d’hypothèques pour compenser les citoyens de payer leurs pertes.

La révolte pacifique a débuté en 2008, sans que celle-ci soit décrite dans les pages des grands médias européens, qui ont mentionné dans des notes en bas de page que ce pays était un dangereux exemple à suivre. À la fin de 2008, l’ensemble des dette de l’Islande égalait à 9 fois son PIB. La monnaie s’est effondrée et la Bourse a suspendu ses activités après une baisse de 76%.

Le pays a fait faillite et a ensuite reçu un prêt de 2 100 millions de dollars du FMI et 2 500 millions de dollars provenant des pays nordiques et de la Russie. Le FMI, comme d’habitude, a exigé, en échange des mesures « d’ajustement » soit des coupures dans les dépenses sociales qui ont provoqué la colère de la population, la chute du gouvernement et la convocation d’élections anticipées au début de 2009 dans lesquelles la gauche a remporté la majorité absolue et provoquant l’effondrement du Parti de l’Indépendance, un parti conservateur, qui était traditionnellement la force dominante dans le pays, qui n’a conservé que 23,7% des voix.

Le Mouvement Gauche-Vert a gagné 21,7%, Alliance sociale-démocrate 29,8%, le Parti progressiste 14,8% et Mouvement des citoyens 7,2%.

Johanna Siguroardottir a été choisi pour diriger le gouvernement réunissant des sociaux-démocrates, et les écologistes de gauche. En 2010, on a mis sur pied une assemblée constituante de 25 membres, des « citoyens ordinaires » pour réformer la Constitution. Cette même année, le gouvernement a soumis à un référendum sur le paiement ou non de la dette contractée par les banques privées en faillite au Royaume-Uni et dans les Pays-Bas, mais 90% des gens ont refusé de payer.

Ses citoyens ont voté non à cause de l’effondrement de la Banque Icesave et les gouvernements de ces pays couvrent les dépôts à capitaux publics. Le FMI a gelé les prêts en espérant que l’Islande finirait par payer ses dettes illégitimes.

En septembre 2010, l’ancien Premier ministre Geir Haarde a été mis en procès pour négligence dans la gestion de la crise. Interpol a également émis un mandat d’arrêt international contre l’ancien président de Sigurdur Einarsson. En avril 2011, les citoyens ont de nouveau dit non à un nouveau référendum sur le paiement de la dette.

Après cela, au mois de décembre la banque Landsbanki a décidé de retourner une partie de la dette. Le montant total des sommes versées par Landsbanki, selon Icenews à 350 milliards de couronnes, soit environ 33% de la dette totale. Pourtant, « les comptes Icesave ne représentent seulement 4% des obligations des institutions financières du pays, soit environ 4000 millions d’euros. 96% restant ne pouvait pas être renvoyé aux créanciers, car il était complètement impossible de le faire parce que le paiements d’intérêts chaque année aurait dépassé les revenus du pays.

Dans les mots de l’économiste Jon Danielsson : « Les (banques) ont accumulé une dette égale à plusieurs fois le PIB annuel. Il n’y a aucune possibilité que les citoyens puissent payer cette dette. »

Il y a quelques jours, les responsable de la Fiscalité en Islande ont inculpé deux officiers supérieurs des banques qui ont commis des fraudes au moyen de prêts non autorisés pendant les opérations qui ont conduit à son système financier à s’effondrer en 2008 : l’ancien PDG responsable de la faillite de Glitnir, Larus Welding et le responsables des finances de l’entreprise, Gudmundur Hjaltason. Ils auraient abusé de leur position pour fournir environ 102 millions d’euros sans la permission, sans garanties de la part des bénéficiaires et sans avoir consulté le département de gestion des risques.

Les agences de notation Moody, Standard & Poor et Fitch font pression pour punir l’endettement sans grand succès et toujours en essayant d’ignorer la reprise économique dans ce pays. Par ailleurs, en 2008, quelques mois avant l’effondrement de ses banques, le pays jouissait encore de la cote triple A donnée par ces mêmes organismes.

* Journaliste.  Www.contralatortura.cl Dispatch

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