lundi 30 avril 2012

Une retentissante gifle dans le bid aux hauts financiers mondiaux

Je reproduis un excellent texte de Rue89

 

Référendum en Islande : seconde torgnole à la finance mondiale

Publié le 11/04/2011 à 14h21

Olafur Ragnar Grimsson, président d’Islande, dans un bureau de vote de Reykjavik, le 9 avril 2011 (Ingolfur Juliusson/Reuters).

Et paf, seconde torgnole ! Près de 60% de « non » sans condition ! Après une première claque retentissante en mars 2010, nos volcaniques amis islandais ont réitéré par référendum, le samedi 9 avril, à la finance internationale et à leur gouvernement, leur refus de payer les pots cassés de la Grande Crise.

Ou plus précisément ceux de la brochette d’imprudents clients anglais et néerlandais lors de la faillite de la banque Icesave en 2008. La population islandaise persiste et signe : pas question d’éponger les pertes d’une banque privée avec des fonds publics.

Tête des dignitaires de la haute finance interlope devant l’affront fait à leur toute-puissance, tête de leurs zélés défenseurs (Fonds monétaire international), tête du gouvernement islandais de centre-gauche, sorte de PS local, qui n’avait pas ménagé ses efforts en faveur du « oui », avec le soutien empressé des élites et des médias du coin (un classique !).

Les cris d’orfraies des (mauvais) perdants

Après cette nouvelle dérouillée, plaintes vénéneuses et menaces à peine voilées des perdants :

« La pire option a été choisie. Le vote a coupé le pays en deux. Nous devons tout faire pour éviter un chaos politique et économique après ce résultat. » (Johanna Sigurdardóttir, premier ministre islandais).

« Le temps des négociations est passé. C’est désormais une affaire pour les tribunaux. » (Jan Knees de Jager, ministre néerlandais des Finances).

« Nous avons l’obligation de récupérer cet argent, et nous poursuivrons nos efforts jusqu’à ce que nous y parvenions. » (Danny Alexander, ministre britannique du Trésor).

Il faut dire qu’ils s’étaient donné du mal, nos confits déconfits, pour essayer de sauver leurs joueurs de billes en péril. Ils avaient même sorti les sondages de circonstance annonçant la victoire à quelque 61,3% du « oui » au plan concocté par Johanna Sigurdardóttir.

« Vos créances pourries, vous vous les gardez ! »

Mais repaf ! Le syndrome du référendum sur la constitution européenne ressurgit ! Avec juste un peu plus de constance que celle manifestée par les cousins irlandais.

Est-ce à cause de ceux-là, mais aussi des Grecs et des Portugais, avant les Espagnols et les Italiens, que l’annonce des résultats de ce second référendum est passée assez inaperçue dans nos unes médiatiques ?

Le symptôme d’une maladie tenace avec fort risque de propagation virale est flagrant. Imaginez que les premières victimes expiatoires de la grande débandade européenne se sentent gagnées par la révolte islandaise et entonnent avec la vigueur tempétueuse d’uneBjörk survoltée cet infernal couplet :

« On s’en fout de votre aide ! On n’en veut pas et on n’en peut plus ! Vos créances pourries, vous vous les gardez ! On reprend nos billes et on se débrouille tout seuls ! »

Les Portugais, Irlandais, Grecs devraient s’inspirer des Islandais

De fait, il y a fort à parier qu’ils y seront tôt ou tard contraints. Car il est de plus en plus évident que le monde court tout droit à UN INEVITABLE BLOCAGE SYSTEMIQUE !

Celui-ci ne menace pas seulement l’Europe. Les Etats-Unis républico-obamiens viennent une nouvelle fois de sentir le vent du boulet passer tout près et usent de ficelles de plus en plus improbables pour reculer l’échéance. Les pays asiatiques voient déjà la surchauffe mettre en péril leur fragile émergence.

Les pénitents actuels, portugais, irlandais, grecs (si mal en point, ceux-là, qu’ils vont bientôt devoir demander une seconde aide pour rembourser la première !) gagneraient à s’inspirer de l’exemple islandais.

Et s’épargner cette période pénible d’humiliations à laquelle leurs « partenaires » encore rescapés les contraignent en pure inutilité. Arrêter enfin cette interminable agonie ubuesque.

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No de billet: 821-12-40-30-1

mercredi 25 avril 2012

En Islande, Le peuple met dehors les politiciens…ca c’est de la démocratie

 

Je reproduis un excellent billet de Zébuzzéo

 

mercredi 29 février 2012

Révolution en Islande le peuple chasse ses politiciens, silence total des médias

C'est assez dur à croire, mais ce qu'il faut bien appeler une révolution du peuple, par le peuple, pour le peuple, se déroule actuellement en Islande, remarquez au passage le silence odieux des caniches qui nous servent de médias. L’information n'est presque pas pas relayée.
Pourtant, la nature des évènements en cours en Islande est sidérante : Un Peuple qui chasse la droite au pouvoir en assiégeant pacifiquement le palais présidentiel, une « gauche » libérale de remplacement elle aussi évincée des « responsabilités » parce qu’elle entendait mener la même politique que la droite, un référendum imposé par le Peuple pour déterminer s’il fallait rembourser ou pas les banques capitalistes qui ont plongé par leur irresponsabilité le pays dans la crise, une victoire à 93% imposant le non-remboursement des banques, une nationalisation des banques, et, point d’orgue de ce processus par bien des aspects « révolutionnaire » : l’élection d’une assemblée constituante le 27 novembre 2010, chargée d’écrire les nouvelles lois fondamentales qui traduiront dorénavant la colère populaire contre le capitalisme, et les aspirations du Peuple à une autre société.

Alors que gronde dans l’Europe entière la colère des Peuples pris à la gorge par le rouleau-compresseur capitaliste, l’actualité nous dévoile un autre possible, une histoire en marche susceptible de briser bien des certitudes, et surtout de donner aux luttes qui enflamment l’Europe une perspective : la reconquête démocratique et populaire du pouvoir, au service de la population.
1. Quand l’Islande réinvente la démocratie Le 16 décembre 2010
Depuis le samedi 27 novembre, l’Islande dispose d’une Assemblée constituante composée de 25 simples citoyens élus par leurs pairs. Son but : réécrire entièrement la constitution de 1944 en tirant notamment les leçons de la crise financière qui, en 2008, a frappé le pays de plein fouet.
Depuis cette crise dont elle est loin d’être remise, l’Islande a connu un certain nombre de changements assez spectaculaires, à commencer par la nationalisation des trois principales banques, suivie de la démission du gouvernement de droite sous la pression populaire.
Les élections législatives de 2009 ont amené au pouvoir une coalition de gauche formée de l’Alliance (groupement de partis composé des sociaux-démocrates, de féministes et d’ex-communistes) et du Mouvement des Verts de gauche. C’était une première pour l’Islande, tout comme la nomination d’une femme, Johanna Sigurdardottir, au poste de Premier ministre.
Très vite, le nouveau gouvernement se trouve face à un problème épineux : le règlement aux Pays-Bas et au Royaume-Uni d’une dette de 3,5 milliards d’euros suite à la faillite d’Icesave, banque en ligne dont les opérations étaient tournées principalement vers ces deux pays.
Sous la pression de l’Union européenne, à laquelle les sociaux-démocrates souhaiteraient adhérer, le gouvernement fait voter en janvier 2010 une loi autorisant ce remboursement, ce qui reviendrait, pour chaque Islandais, à débourser pendant huit ans une somme d’environ 100 euros par mois.
Mais le président de la République refuse de ratifier la loi, dont le texte est alors soumis à un référendum. À plus de 93%, les Islandais votent contre le remboursement de la dette (6 mars), et depuis le problème reste en suspens.
C’est dans ce contexte que l’Islande décide de modifier sa constitution, qui en fait n’a jamais été vraiment rédigée : lorsqu’en 1944 la république avait été proclamée, on s’était contenté de recopier dans les grandes lignes la constitution du Danemark, pays dont l’Islande dépendait depuis plusieurs décennies, en remplaçant simplement le terme de “roi” par celui de “président de la République”.
C’est donc une nouvelle constitution qu’il s’agit d’écrire entièrement, et pour cela on a décidé de faire confiance au peuple souverain. Il y a eu d’abord un appel à candidatures (tout le monde pouvait se présenter à l’exception des élus nationaux, à condition d’avoir dix-huit ans révolus et d’être soutenu par au moins trente personnes) auquel ont répondu 522 citoyennes et citoyens. C’est parmi eux qu’ont été élus les 25 constituants.
Ces derniers commenceront à se réunir à la mi-février et rendront leur copie avant l’été. Parmi les propositions qui reviennent le plus souvent, on peut noter la séparation de l’Église et de l’État, la nationalisation de l’ensemble des ressources naturelles et une séparation claire des pouvoirs exécutif et législatif.
Certes, l’Islande n’est qu’un petit pays d’environ 320 000 habitants. Elle donne cependant là une belle leçon de démocratie aux grands États dont la France : songeons que, dans notre pays, la réforme constitutionnelle de 2008 a été entièrement rédigée à l’Élysée, et que les parlementaires ne l’ont adoptée qu’à deux voix près après avoir été soumis pendant des semaines à des pressions intolérables de la part du chef de l’État.
2. L’Assemblée constituante a été élue en Novembre
Un jour, il y a quelques mois, un anglais passant par Paris, rencontré à la librairie Lady Long Solo, nous alertait sur la révolution en Islande. Quelle révolution ? On n’en entend parler nulle part.
Une rapide recherche google ne donne rien du tout, aujourd’hui, ni en associant le mot « révolution », ni même « crise », où l’on ne trouve que des détails sur la crise financière, effectivement à l’origine de cette révolution, qui a eu lieu en 2008, dans ce pays d’à peine plus de 300 000 habitants, classé au deuxième rang mondial sur l’indice du développement humain, l’IDH, derrière la Norvège, à la veille de cette crise, en 2006.
Confronté alors à la faillite brutale du système bancaire, le peuple était descendu dans la rue. Du jamais vu au pays des jeysers d’eau chaude. La droite avait aussitôt dû céder la place à la gauche. Et, pour commencer, les banques avaient été nationalisées.
Notre informateur anglais en avait entendu parler pour les projets législatifs de liberté totale pour internet, tels que des sites anglais pensaient à s’héberger là. Plus encore, il insistait pour parler d’une véritable révolution, sans pouvoir la décrire plus, mais s’étonnant qu’on n’en ait jamais entendu parler.
Cherchant alors avec obstination, on a fini par voir des images du palais présidentiel assiégé par une foule qu’on qualifierait ici sans hésiter d’anarcho-autonome.
En plus des drapeaux noirs, on pouvait deviner dans la foule une forte composante de citoyenneté de type écologiste. Et on comprenait que le pauvre malheureux flic, tout seul devant le palais présidentiel, ait rapidement dû se rendre sous la pression de la foule.
Celle-ci, néanmoins pacifique, n’usait que de casseroles et autres objets bruyants, selon la méthode argentine du cacerolazo, qui a su s’avérer très payante aussi là-bas.
Le président avait plié bagage. Un nouveau gouvernement s’était institué. Mais, quelques temps plus tard, celui-ci avait la mauvaise idée de proposer le remboursement de la dette des banques vis-à-vis du Danemark ou de la Grande Bretagne. Le peuple est de nouveau descendu dans la rue.
Un référendum sur la question était imposé par volonté populaire, et une petite majorité de 93% rejetait l’accord prévu par les gentils gouvernants. Parmi les informations glanées, cette image saisissante de l’agora dans les bains publics chauds, où le peuple s’assemble tous les matins pour débattre de comment refaire le monde.
Consécration de cette révolution, l’élection d’une Assemblée constituante, le 27 novembre 2010, évènement peut-être plus considérable que la nuit du 4 aout 1789 où était votée l’abolition des privilèges, dont on ne se serait pas aperçu sans la vigilance de Truks en vrac, de notre ami B.Bec, du Gers, relayant le CADTM, ou de Jean-Luc Mélenchon, qui trouve là une similitude avec ses propres thèses constitutionnalistes, mais ne semble pas voir plus loin que le bout de son nez anti-capitaliste.
Merveille de la désinformation. Un évènement aussi considérable qu’une véritable révolution démocratique, telle qu’on n’en a jamais vue en Europe, peut se produire sans que la presse, ni google, ne permettent d’en savoir quoi que ce soit.
C’est sûr qu’à l’heure de la consolidation anti-démocratique que vivent la plupart des pays européens, l’exemple islandais ne fait pas vraiment l’affaire de nos régimes policiers, qui montrent là encore leur aptitude à verrouiller rigoureusement la conscience collective.
On aimerait assurément en savoir plus sur cette révolution islandaise. Voilà des mois que Paris s’éveille rêve de téléporter sa rédaction pour un reportage approfondi au pays des chasseurs de baleines et d’utopie. S’immerger dans les bains chauds de la révolution démocratique fait certes envie, surtout vu du cœur de notre hiver sécuritaire.
Il faut s’imaginer les 25 « simples citoyens » qui vont plancher sur la constitution idéale. Le souffle de l’humanité devrait se retenir. Où l’on verra probablement qu’il n’est pas difficile de faire mieux que toutes les figures de pseudo-démocraties qui se sont déclinées jusqu’ici sur les cinq continents.
source : parisseveille.info

à l'adresse 12:26

No de billet: 401-21-40-52-1

lundi 23 avril 2012

Corruption et Paul Desmarais vont de paire

Je reproduis un papi-el publié sur Vigile.net

Le groupe Total devenu une arme de corruption massive

Le Monde www.lemonde.fr
vendredi 13 avril 2012


Par Eva Joly, candidate EELV à l’élection présidentielle

Christophe de Margerie, je n’ai pas le plaisir de vous connaître. En tant que PDG de Total, vous évoluez dans un milieu, le pétrole, qui n’est pas le mien. Mais vous n’en influencez pas moins ma vie de tous les jours et celle de millions de gens enFrance et dans le monde. Vous polluez les rues des villes où je respire, vous empoisonnez les côtes de l’Atlantique où j’aime vagabonder. Vous soutenez des régimes, en Birmanie ou en République du Congo, que je combats. Bref, nos chemins se croisent mais pas pour le meilleur.

Alors qu’une scandaleuse décision de la Cour de cassation pourrait annuler votre condamnation, les habitants des côtes de Bretagne et de Vendée sont encore sous le choc provoqué par la marée noire de l’Erika le 12 décembre 1999 : des dizaines de milliers d’oiseaux mazoutés, des plages souillées, le tourisme décrédibilisé, des milliards de dégâts. Elle laisse une population encore traumatisée par ce qu’elle considère, à juste titre, comme une agression contre son territoire et son identité. L’Erika n’est pas un accident. De l’affréteur au donneur d’ordres, de l’armateur au bureau de recrutement, tous sont responsables et coupables... Y compris vous. La moitié de la flotte internationale, tous transports confondus, navigue sous pavillon de complaisance du Panama, deMalte, des Bahamas, du Liberia ou de Chypre.

C’est la chaîne de la souffrance humaine où des marins venant de pays surexploités sont asservis dans des bateaux rouillés qui vont dégazer et s’échouer sur nos côtes. Ces crimes ne vous empêchent pas, bien au contraire, decontinuer à vous enrichir. Les Français savent que Total affiche chaque année les plus gros profits jamais réalisés par une entreprise française. Le bénéfice atteint, pour 2011, plus de 12 milliards d’euros.

Dans le même temps, Total payera seulement 300 millions d’euros d’impôts sur les sociétés en France, soit à peine 2,4 % de ses bénéfices ! En 2011, le groupe n’avait pas payé d’impôts sur les sociétés, car ses activités françaises étaient "déficitaires" ! Pourtant, vous n’hésitez pas à licencier vos salariés sacrifiés comme à la raffinerie de Dunkerque ou à vous dégager de vos responsabilités dans des accidents industriels, comme celui d’AZF à Toulouse en 2001.

Les prix flambent, les profits aussi, mais les peuples trinquent. Mais vous vous obstinez à continuer dans cette voie sans issue jusqu’à la dernière goutte de pétrole. Aujourd’hui vous n’arrivez pas à stopper la fuite de gaz sur la plate-forme Elgin, en mer du Nord. Au Canada, mais aussi au Venezuela et à Madagascar, Total investit dans la manière la plus chère et la plus sale de produire du pétrole : les sables bitumineux. Au Canada, l’exploitation des sables bitumineux a déjà détruit 3 000 km² de forêts.

Mais vous n’êtes pas seulement redevable de comptes sur vos crimes environnementaux. Vous êtes poursuivi pour complicité d’abus de biens sociaux, corruption et complicité et recel de trafic d’influence, pour corruption d’agents publics étrangers en Irak, en Iran ou au Cameroun. La première entreprise de France est devenue une arme de corruption massive. La corruption est intrinsèque à l’exploitation du pétrole depuis la naissance de cette industrie.

Pratiques douteuses

Les commissions occultes, les pots-de-vin au grand jour, le financement politiquesont des spécialités qui ont permis de structurer une industrie qui repose sur le pillage des matières premières et les échanges inégaux avec des Etats du Sud. Au lieu d’investir dans la recherche des énergies renouvelables, vous avez gaspillé votre temps et votre énergie à garder et à conquérir des parts de marché et des zones de forage partout dans le monde, au mépris de la vie des peuples concernés. Je m’intéresse à Total depuis longtemps. Dans une autre vie, leprocès de Roland Dumas et d’Alfred Sirven m’avait instruite sur les pratiques du groupe pétrolier Elf, qui a été absorbé depuis par votre groupe.

Face à vos pratiques douteuses, noires comme la couleur de votre pétrole, nous devons en finir avec l’impunité des entreprises de criminels en col blanc. Il faut en France créer un pôle environnemental au sein de la justice, chargé de regrouperl’ensemble des affaires concernant les entreprises qui commettent des délits et des crimes écologiques. Nous devons aussi créer une organisation mondiale de l’environnement, dotée d’un pouvoir de sanction, et instaurer, au sein de la Cour pénale internationale, une section jugeant les crimes écologiques pour réprimer le type de délinquance dont vous vous rendez coupable.

Vous ne pouvez continuer à bénéficier de l’impunité totale. Le seul principe que vous appliquez dans la réalité, c’est le principe de complaisance qui consiste àmasquer sa responsabilité derrière une irresponsabilité fabriquée de toutes pièces et garantie par l’Etat. Je vous oppose les principes de responsabilité et de précaution. Un mot nous sépare : l’éthique. Mais ce seul mot crée un fossé entre votre monde, celui d’un Madoff planétaire de l’environnement, et le mien.

Candidate EELV

à l’élection présidentielle

Eva Joly, candidate EELV à l’élection présidentielle

Source
http://www.lemonde.fr/idees/article/2012/04/13/le-groupe-total-devenu-une-ar (...)

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No de Billet: 78-21-40-32-1

vendredi 13 avril 2012

Paul Desmarais impliqué dans de la corruption en France???

Je reproduis un excellent papi-el paru sur Vigile.net

La corruption, véritable ennemie de notre Démocratie

L’affaire QUICK a déclenché un effet domino qui a révélé l’implication de la Caisse des Dépôts et Consignations dans des affaires de corruption et de détournements de fonds publics qui se chiffrent à des milliards € au profit du Groupe FRERE/DESMARAIS, actionnaire notamment de GDF-SUEZ et de TOTAL. Le moment est venu de provoquer un débat national sur la corruption qui est la véritable ennemie de notre Démocratie.

Jean-Marie KUHN
blogs.mediapart.fr
vendredi 13 avril 2012


L’affaire QUICK a déclenché un effet domino qui a révélé l’implication de la Caisse des Dépôts et Consignations dans des affaires de corruption et de détournements de fonds publics qui se chiffrent à des milliards € au profit du Groupe FRERE/DESMARAIS, actionnaire notamment de GDF-SUEZ et de TOTAL. Le moment est venu de provoquer un débat national sur la corruption qui est la véritable ennemie de notre Démocratie.

Par Jean-Marie KUHN,
lanceur d’alerte et plaignant dans l’affaire QUICK / CDC

Le prochain Président de la République aura besoin de s’appuyer sur la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) pour la mise en œuvre de sa politique économique.

Or la CDC est sous le coup d’une information judiciaire pour des faits de corruption présumée et des chefs de « faux, usage de faux, escroquerie et abus de confiance » visés dans la plainte (1) que j’ai déposée contre X le 24 juillet 2009 en Belgique et à laquelle s’est joint le Procureur du Roi. Ces chefs sont susceptibles d’être complétés notamment par blanchiment aggravé en bande organisée, prises illégales d’intérêts et association de malfaiteurs.

Ma plainte vise des acquisitions réalisées par la CDC auprès du Groupe FRERE/DESMARAIS pour 1,2 milliard €, dont celle des restaurants QUICK décrite sur le site financier de ZONEBOURSE sous forme d’une enquête qui en explique tous les tenants et aboutissants :

Le feuilleton en 4 épisodes.

Un entretien exclusif sur l’Affaire QUICK.

Une biographie de Jean-Marie KUHN.

Cette affaire QUICK a été le déclencheur d’autres opérations de corruption qui mènent jusqu’à GDF-SUEZ, et aussi aux tentatives ENTREMONT et CMA-CGM que j’ai réussi à faire avorter.

Suite à une large médiatisation en France, en Belgique, en Suisse et au Canada sont remontées des informations qui démontrent les ramifications mises en place au travers de seconds couteaux qu’Albert FRERE a fait placer pour assurer « l’après vente » : Jean-François COPE comme avocat-associé chez GIDE, Gérard LONGUET comme consultant pour GDF-SUEZ, Antoine GOSSET-GRAINVILLE comme directeur-adjoint du cabinet du Premier Ministre François FILLON, puis comme n° 2 de la CDC et, enfin, depuis ce 7 mars 2012, comme DG par intérim de la CDC.

Mes actions en Justice ont toujours été déclarées irrecevables en France, sans que le Parquet ne diligente la moindre enquête, au motif que je n’avais pas subi de préjudice direct. La seule enquête préliminaire que le Parquet a été obligé d’ouvrir car il n’avait pas le choix, est relative à ma plainte pour atteintes à la vie privée, écoutes téléphoniques, intrusions dans un système de données et violations du secret des correspondances. J’avais été entendu, les faits ont été corroborés, et les soupçons d’écoutes remontent à la DCRI. La plainte a malgré tout -ou à cause de tout cela- été classée au motif que « ces faits ne sont pas punis par la loi… ! ».

C’est pourquoi je me suis vu obligé d’ester devant la Justice belge et bientôt devant la Justice canadienne sous forme d’une class-actions pour des faits de corruption présumés commis par GDF-SUEZ et imputables au Groupe DESMARAIS, associé canadien de FRERE.

La nécessaire moralisation de la vie publique devra donc commencer par une urgente reprise en mains de la CDC qui s’est avérée être, au cours de ces dernières années, une plaque tournante de la corruption de haut niveau.

Cette affaire doit faire entrer maintenant la corruption dans le débat de la campagne présidentielle, car la démocratie -donc l’intérêt général- est écrasée de plus en plus par l’intérêt particulier d’un système dont le modèle économique est l’oligarchie, l’oligarchie étant un petit nombre d’individus s’accaparant l’organisation du pouvoir au détriment du peuple.

Nous avons aussi basculé dans la phase démagogie où le pouvoir excite les passions et créé les divisions pour faire diversion et fuir les vrais débats.

Créer de faux problèmes pour occulter les vrais, voilà une stratégie qui pousse le peuple à l’abstention et à la recherche de solutions illusoires et dangereuses. Tout ceci est un leurre savamment imaginé et habilement exécuté dans le but d’occuper le terrain médiatique pendant qu’en coulisses les petites affaires entre amis se poursuivent à coups de milliards € de détournement de fonds publics décidés ou autorisés par certains décisionnaires politiques.

La CDC, véritable cœur de la politique économique française, est instigatrice ou complice de détournements de fonds publics et d’opérations opaques que ne se permettrait pas la pire des banques privées.

En théorie, la CDC est contrôlée par sa Commission de Surveillance et par la Cour des Comptes. En réalité, elle est hors de tout contrôle, comme de nombreuses affaires qu’elle a réalisées ces dernières années le prouvent largement. La Commission de Surveillance, par sa composition très politique (à l’image de la Cour de Justice de la République où le ministre poursuivi sera jugé par d’autres hommes politiques issus majoritairement de son propre parti !), est inefficace et, de surcroit, placée devant le fait accompli, c’est-à-dire informée lorsque les investissements ont été décidés ou déjà réalisés. La Cour des Comptes, elle, ne dispose pas de pouvoirs de sanctions suffisants et ne publie pas ses rapports, ce qui rend son travail particulièrement difficile à évaluer. Et si, d’aventure, dans un jour de grand courage, elle saisissait le Parquet, il y a fort à parier qu’un classement-éclair soit prononcé.

Il se trouve qu’en octobre 2011, la Justice belge a ordonné une Commission Rogatoire Internationale en France qui visait notamment à récupérer des rapports établis par le Ministère de l’Economie et des Finances (MINEFI) et par la Cour des Comptes que j’avais saisis concernant la fusion GDF-SUEZ et l’acquisition de QUICK par la CDC, rapports qui ont été jugés accablants et ne m’ont jamais été remis (2 courrier de Philippe SEGUIN) et (3 courrier de la CADA). Il a donc fallu que la Justice belge ordonne à la Justice française de saisir ces rapports auprès de la Cour des Comptes et du MINEFI.

La situation est d’autant plus cocasse et tragique que Monsieur Jean-Claude MARIN, alors Procureur de la République de Paris, avait exercé des pressions sur la justice belge pour lui interdire de venir enquêter en France sur le volet français de ma plainte.

Peu à peu, la gravité de ce volet français s’est dévoilée et a permis de comprendre pourquoi ces pressions avaient été exercées.

En effet, la responsabilité écrasante et encore insoupçonnée à ce moment-là de la CDC et d’autres institutions de la République s’est ajoutée à celle de Messieurs FRERE et DESMARAIS, décorés de la Grand’Croix de la Légion d’Honneur par le Président SARKOZY qui, à cette occasion, a avoué « devoir son élection en partie à Paul DESMARAIS ».

Il y a, autour de la corruption en France, des tabous qui ont la vie dure et qui sont impensables dans d’autres démocraties.

Ainsi ai-je été très surpris de la difficulté à obtenir une réponse officielle au courrier (4) que j’ai adressé ce 26 mars 2012 aux candidats à l’élection présidentielle quant à la nécessité d’exercer un contrôle efficace et permanent sur les investissements de la CDC.

D’aucuns m’ont répondu que le sujet est actuel, brûlant et gravissime, que ces dérives sont devenues insupportables depuis cinq ans, mais que je dois moi-même le porter sous les projecteurs afin, qu’ensuite, il en soit débattu sur la place publique.

Rendez-vous compte : la CDC est actuellement sous le coup d’une information judiciaire pour des faits relevant de la délinquance et même de la criminalité financière.

Cette campagne est l’occasion de débattre sérieusement de la corruption et d’obtenir des engagements précis. On peut tout de même regretter qu’un débat aussi crucial, qui touche l’essence même de notre Etat, doit être porté par un simple citoyen.

La CDC est un Etat dans l’Etat. Crée en 1816, elle est financée par le livret A provenant de l’épargne des ménages français et elle gère des centaines de milliards € d’actifs de tous ordres. Dès lors, nous pouvons dire que c’est le plus grand fond d’investissement français et l’un des plus grands du monde, d’ailleurs jugée « 2ème banque la plus solide au monde » par Global Finances en 2010.

Le pouvoir de la CDC est bien plus important que celui de certains grands ministères.

Il est absolument nécessaire de sanctionner ces comportements et telle était ma demande au Premier Ministre François FILLON (5). Elle a abouti à la non-reconduction de Monsieur de ROMANET à la tête de la CDC, signe qui pouvait paraître positif et de bonne volonté. Mais, très vite, est apparue la manœuvre : le remplaçant, chargé d’assurer l’intérim, n’est autre que Monsieur GOSSET-GRANVILLE, ancien avocat-associé et chef du bureau de Bruxelles de GIDE, conseil historique de FRERE, ayant imaginé et réalisé la cession de QUICK et la fusion GDF-SUEZ. GIDE est aussi, outre le Conseil de FRERE, simultanément celui du MINEFI, de l’Etat et de GDF-SUEZ !

Comme me dit un responsable de la CDC où le malaise est si grand que les syndicats ont écrit aux candidats à la Présidence (12), « avec Monsieur GOSSET-GRAINVILLE c’est Albert FRERE qui est directement aux commandes de la CDC et qui détient désormais les clés du coffre ».

Il faut redoubler de vigilance car la véritable raison de l’installation aux forceps de Monsieur GOSSET-GRAINVILLE serait un ultime cadeau de nos gouvernants actuels à l’équipe FRERE/DESMARAIS, en faisant acquérir par la CDC la participation qu’ils détiennent dans GDF-SUEZ et dans TOTAL. Et comme ils affichent une moins-value de 2 milliards € sur GDF-SUEZ, leur projet est de céder leur bloc non au prix du marché, mais de gré à gré avec une jolie plus-value. Idem pour TOTAL dont ils craignent que les difficultés liées à la plate-forme en mer du Nord ne se répercutent sur le cours de l’action et dans les résultats.

Décidément, de telles situations n’existent qu’en France. En Allemagne, devenue un exemple pour certains de nos dirigeants actuels, le Ministre de la Défense a été limogé pour cause de plagiat universitaire et le Président de la République a été contraint à la démission pour des faits de corruption qui se montent à seulement quelques milliers €…

Il est aussi temps de mettre en place un cadre règlementaire qui empêchera dorénavant toutes corruptions et détournements de fonds publics à la CDC.

Les empêcher à la CDC équivaut à quasiment les éradiquer car, de manière automatique, les partenaires privés et complices habituels de la CDC ne pourront plus agir comme ils le font aujourd’hui, bien souvent sous le couvert de l’honorabilité de la CDC et presque toujours grâce à l’émission de garanties financières hors bilan par la CDC auxquelles viennent s’adosser ensuite des opérations financières opaques.

C’est ainsi que les choses se sont passées avec QUICK et la CDC refuse encore actuellement de révéler l’identité des véritables propriétaires de QUICK (6) qui se cachent sous des Fonds Communs de Placements à Risques (FCPR) dénommées CDC CAPITAL III et CDC CAPITAL III B (7/ courrier de l’AMF) (8) et (9/ courrier de l’avocat de la CDC). Il faudra donc passer à nouveau par une Commission Rogatoire Internationale pour faire sauter ce blocage et récupérer ces documents.

Pour se débarrasser une fois pour toute de cette exception française qui scandalise le monde entier, je propose notamment la transformation de l’actuelle Commission de Surveillance de la CDC qui s’est révélée incapable d’empêcher les opérations de corruption, même celles qui sautent aux yeux par leur énormité. Cette incapacité trouve sa source dans la structure juridique de la Commission qui n’est pas une Autorité indépendante dotée de pouvoirs de sanction. C’est pourquoi je souhaite en faire une Autorité de Surveillance et de Contrôlesur le même modèle que le Conseil de la Concurrence devenu l’Autorité de la Concurrence, ou de la Commission des Opérations de Bourse devenue l’Autorité des Marchés Financiers. Grâce à ces évolutions, ces institutions sont capables aujourd’hui de sanctionner les cartels et d’infliger de lourdes amendes.

Il y a bien évidemment d’autres mesures à prendre, dont celles détaillées dans mon courrier (4), peu coûteuses et efficaces.

Les institutions sont beaucoup plus facilement perfectibles qu’on ne le croit.

Elles reflètent souvent la moralité de ceux qui les dirigent, j’en veux pour preuve l’échange (10) (11) que j’ai eu avec Monsieur François MOLINS, actuel Procureur de Paris qui a bien voulu m’apporter des éclaircissements alors que son prédécesseur Jean-Claude MARIN se rangeait du côté de la corruption.

L’abondante médiatisation qui a eu lieu en France, en Belgique, en Suisse et au Canada a donné lieu à des remontées d’informations concernant d’autres affaires de corruption et de détournements avec des fonds publics. Je me suis refusé à les verser au dossier judiciaire et ne les évoquerai pas, ne voulant ni être instrumentalisé ni me disperser.

Même si les faits que je viens de décrire pour très bien les connaître ne sont que la partie visible d’un iceberg de corruption, ils sont à eux seuls responsables du détournement de près de 3 milliards € de fonds publics.

Trois milliards ! Je laisse chacun imaginer ce qu’il serait advenu si l’Etat avait doté un fonds d’investissement de ce montant, fonds qui aurait ensuite pu lever des dizaines d’autres milliards : soutien aux TPE qui constituent le véritable bassin de création d’emplois, investissements dans l’innovation, etc etc…

Les véritables assistés en France sont les grands Groupes auxquels le Gouvernement ne refuse aucun avantage fiscal ou social, instaurant ainsi une concurrence déloyale entre une PME et une Entreprise du CAC 40. Et comme si cela ne suffisait pas, certains de leurs actionnaires s’enrichissent en toute illégalité en faisant acquérir par la CDC leurs actifs survalorisés, inutiles et parfois même toxiques ! C’est ainsi que se créent les cartels et les rentes de situation.

La campagne présidentielle est le moment du débat et de l’esquisse de solutions.

J’accuse la CDC d’être, par ses agissements, à l’origine du plus grave scandale financier de la Vème République : par les montants qui se chiffrent en milliards €, par les ramifications et les montages opaques et, pire que tout, par son image d’honorabilité qui lui donne un sentiment d’impunité.

Nous ne sommes pas dans des valises avec des billets, ni dans des corruptions avec des fonds privés, ni dans des sociétés off-shore, mais nous sommes dans des détournements de fonds publics ici, à Paris, à l’instigation ou avec la complicité de la CDC, et avec des flux facilement traçables car ces milliards, trop volumineux pour voyager dans des valises, doivent être virés de compte à compte.

Puisse-t-il y avoir ce débat sur la corruption, grâce à MEDIAPART, à ANTICOR, à TRANSPARENCE INTERNATIONAL, aux magistrats soucieux de leur indépendance, aux médias, aux hommes et femmes épris de justice et à tous ces lanceurs d’alertes qui paient souvent leur courage au prix fort.

Et puisse ce débat aboutir à des propositions et à des engagements précis.

De l’Université de la Terre aux Indignés de Stéphane HESSEL, le monde est en marche pour bâtir un mieux-vivre ensemble fait de partage et de solidarité.

La corruption est l’un des principaux obstacles à ce mieux-vivre et requiert, plus que jamais, toute notre indignation et l’indignation de tous, sans distinction de couleur de peau, de parti politique, de religion, d’intelligence ou de niveau social.

La corruption ne se nourrit pas d’elle-même. Elle se nourrit de lois insuffisantes, de comportements scélérats, des faiblesses de l’homme et de la lâcheté de tous.

Nous devons, chacun à notre place, la combattre sans faiblesse. C’est à ce prix qu’on évitera que le vent de révolte qui a soufflé récemment dans plusieurs pays ne vienne s’abattre sur Paris, car la corruption en est à chaque fois un puissant ressort.

 1   Plainte déposée en Belgique le 24/07/2009
2 Courrier de Philippe SEGUIN du 18/09/2008
3 Réponse de la CADA du 08/07/2009
4 Courrier du 26/03/2012 aux candidats à la Présidence
5 Courrier du 25/02/2011 au Premier Ministre François Fillon
6 Organigramme des propriétaires de QUICK
7 Courrier du 16/02/2012 de l’AMF
8 Courrier adressé à la CDC le 23/02/2012
9 Réponse de la CDC du 21/03/2012
10 Courrier du 24/11/2011 au Procureur de Paris
11 Réponse du 06/12/2011 du Procureur de Paris
12 Courrier du 04/04/2012 des syndicats de la CDC aux candidats


Source
http://blogs.mediapart.fr/blog/alchimiste1/100412/la-corruption-veritable-en (...)


 


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No de billet: 66-21-40-31-1

vendredi 6 avril 2012

L’effet des médias sociaux sur la démocratie

Voici le commentaire que je viens d’envoyer à un papi-el de Mathieu Bock-Coté paru dans le Journal de Montréal

Mathieu...Bravo j'ai acheté ton volume." Fin de cycle".que j'ai dévoré...avec délectation...et je lis tout ce que tu publies. Des fois je suis parfaitement en accord avec toi..et d'autres fois...j'ai de grosses réserves....
Je suis  un vieux grincheux dei 53 ans... Diplômé universitaire et ancien attaché politique d'une ministre sous Lucien Bouchard.
Je me considère comme un vrai branché...depuis plus de 17 ans.
Pour revenir à ton article, je retiens un passage que je trouve super important: quand tu dis et je te cites:

" je suis bien ambivalent sur l’effet des réseaux sociaux sur la démocratie. Oui, ils l’approfondissent peut-être. Mais ils pourraient bien aussi en creuser la tombe."

Ma réflexion sur les réseaux sociaux et sur leurs effets sur la société en général est rendu à la création d'une page Google+ sur la E-Démocratie: ( voir ici https://plus.google.com/b/106327348773805630757/106327348773805630757/posts)

La création d'un mouvement E-Démocratie qui utilisera internet et les médias sociaux pour retourner le pouvoir démocratique du peuple aux peuples lui-même.  La démocratie est malade quand des entreprises privées cotent des pays de AA-- B- etc...à partir de critères qui sont manipulés par les multinationales..du pétrole..et leurs sous-fifres.

Je crois qu'on en est rendu là...Qu'en penses tu???

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No de billet: 44-21-40-60-1

mercredi 4 avril 2012

Les Médias Sociaux au service de la E-Démocratie??? Un exemple factuel

 

Droits de scolarité au Québec

Grève étudiante et communications à l'ère d'Internet

Mise à jour le mardi 3 avril 2012 à 17 h 04 HAE

La présidente de la FEUQ, Martine Desjardins.

La présidente de la FEUQ, Martine Desjardins.

Internet et les médias sociaux sont au cœur de la stratégie de communication des étudiants en grève.

Ils servent bien sûr de courroie de transmission de l'information entre les associations et leurs membres, mais sont surtout d'extraordinaires plateformes pour faire passer le message étudiant dans la population et contrecarrer le discours du gouvernement.

« Les communications, c'est non seulement important, mais c'est crucial dans cette campagne-là », expose Martine Desjardins, présidente de la Fédération universitaire du Québec (FEUQ).

Beaucoup de choses ont changé depuis le dernier grand mouvement étudiant, en 2005. La présidente de la FEUQ estime qu'en 2012, être présents sur les médias sociaux comme Facebook est désormais indispensable.

« Ce n'est pas juste un site Internet que cela prend maintenant, ça prend un compte Twitter, ça prend un compte Facebook », estime-t-elle.

Martine Desjardins ajoute qu'un « évènement » Facebook doit être créé pour chaque action menée par les étudiants, sans quoi ces actions n'existent tout simplement pas.

La page Facebook de 1625 $ de hausse : ça ne passe pas (FEUQ et FECQ).

La page Facebook de 1625 $ de hausse : ça ne passe pas (FEUQ et FECQ).

Relayer de l'information et influencer l'opinion publique

Chaque réseau social est utilisé par les étudiants en fonction des caractéristiques qui lui sont propres. Par exemple, Twitter est davantage utilisé par la FEUQ pour ce qui est des communications médiatiques, soit transmettre des communiqués aux médias ou encore pour tout ce qui touche aux affaires publiques.

« Mais pour rejoindre nos membres, c'est vraiment Facebook ou encore le site Internet », précise Martine Desjardins.

Ainsi, dès que des articles, des entrevues ou des reportages touchant à la hausse des droits de scolarité et au mouvement de contestation des étudiants sont mis en ligne par de grands médias, les associations les relaient sur leur page Facebook.

Même son de cloche du côté de la Coalition large de l'ASSÉ (CLASSE), où l'on considère que les médias sociaux constituent de bons moyens de rendre les initiatives étudiantes publiques. Selon Julien Royal, délégué responsable des médias sociaux à la CLASSE, les réseaux sociaux permettent aussi aux associations étudiantes de partout dans la province de coordonner elles-mêmes leurs actions sans toujours avoir recours à l'exécutif national.

« Cela permet aussi de faire passer le discours des étudiants directement auprès de la population, sans avoir recours à un porte-parole », ajoute Julien Royal.

Ces moyens de communication forts prisés par les associations et les fédérations étudiantes ont l'avantage, en plus de leur efficacité, de ne pas engager de frais importants pour les étudiants.

Le fil Twitter de la CLASSE

Le fil Twitter de la CLASSE

« Vraiment, ça ne coûte pas cher. D'ailleurs, les personnes qui le font sont principalement des exécutants, donc c'est à même leur travail comme exécutant national qu'ils ont à faire cela », explique la présidente de la FEUQ.

Lors de grands événements nationaux qui nécessitent la présence de la permanence de la FEUQ sur le terrain, comme la manifestation du 22 mars, la fédération étudiante passe le relais à des bénévoles qui s'affairent à publier les informations pertinentes sur Twitter et Facebook.

« Parce qu'on s'est rendu compte, notamment le 10 novembre, que cela prenait beaucoup plus que l'exécutif en place pour être capables de fournir », constate Martine Desjardins.

À la CLASSE, les élus sur l'exécutif s'occupent des comptes officiels sur Facebook et Twitter, mais on compte beaucoup sur les membres pour alimenter les médias sociaux, par exemple en publiant des photos lors de manifestations ou encore en réalisant des vidéos partagées sur Internet.

De son côté, la FEUQ dit aussi se servir des médias sociaux pour tenter d'influencer l'opinion publique. Si, par exemple, un média sonde ses lecteurs en ligne sur une question touchant les étudiants, les fédérations et associations se servent des médias sociaux pour inviter leurs membres à aller voter afin d'influencer le résultat du sondage.

« Ce ne sont pas juste les manifestations dans la rue qui font leur effet, les médias sociaux ont un grand rôle à jouer, parce qu'il y en a beaucoup qui vont aller s'informer via les réseaux sociaux. Donc souvent, aussi, c'est une façon d'aller - je n'aime pas utiliser le terme - mais un peu contrôler l'opinion publique, du moins, de l'influencer », affirme Martine Desjardins.

Selon Julien Royal, de la CLASSE, sans qu'il y ait de consigne précise au niveau national, les étudiants vont par eux-mêmes ajouter leurs commentaires dans des articles relayés sur les pages consacrées à la grève dans les réseaux sociaux. « C'est sûr que si on met le lien vers un article sur Facebook, où nous avons de nombreux membres, et qu'il y a 500 « J'aime », il risque d'y avoir un bon nombre de personnes qui choisissent d'ajouter un commentaire dans l'article », précise-t-il.

Le site web 1625 $ de hausse, ça ne passe pas de la FEUQ et la FECQ.

Le site web 1625 $ de hausse, ça ne passe pas de la FEUQ et la FECQ.

Le web pour faciliter la communication

Le web a également un grand côté pratique pour l'organisation d'une campagne de l'ampleur de celle qu'on connaît actuellement au Québec. Par exemple, la FEUQ et la FECQ, qui ont lancé une campagne commune contre la hausse des droits de scolarité, mettent leurs affiches promotionnelles en ligne sur leur site Internet.

Les associations membres peuvent ainsi télécharger le matériel publicitaire et le produire elles-mêmes dans leurs établissements. « On a fait plusieurs journaux qu'on appelle La Voix étudiante et on peut aller directement les télécharger sur Internet, on n'a plus besoin de les imprimer. Ça coûte moins cher et cela permet une plus grande distribution, rapidement », ajoute Martine Desjardins.

Des exemples concrets : une manifestation Twitter!

La présidente de la FEUQ, Martine Desjardins, cite quelques exemples concrets pour démontrer la force du mouvement étudiant sur le web. Elle souligne que, l'automne dernier, il y a eu « pour la première fois de l'histoire du mouvement étudiant » une manifestation sur Twitter.

« L'Université de Montréal avait acheté des publicités dans le cadre de l'émission Tout le monde en parle, à grands frais, et donc les étudiants ont voulu démontrer qu'avec zéro coût on était capable de faire la même chose », relate Martine Desjardins. À l'initiative de la Fédération des associations étudiantes du campus de l'UdeM (FAECUM), des étudiants ont donc entrepris d'envoyer de nombreux messages sur Twitter pendant l'émission, suivie et commentée chaque semaine en direct par de nombreux utilisateurs du réseau social en utilisant le mot-clé #tlmep.

C'est une machine d'influence, et cela nous permet de faire passer notre message, notre argumentaire.

— Martine Desjardins

Site contre site

La FEUQ attire aussi l'attention sur la réplique du mouvement étudiant à la mise en ligne, en novembre dernier, du site web droitsdescolarite.com par Québec, au lendemain d'une manifestation ayant réuni plusieurs milliers d'étudiants à Montréal. Le gouvernement avait investi 50 000 $ pour la création, la mise à jour et la promotion de ce site web qui exposait ses arguments pour la hausse des droits de scolarité.

« Les étudiants, en l'espace de 48 heures, ont créé à la fois un site Internet francophone, mais aussi anglophone : une copie conforme du site du gouvernement, avec des chiffres différents et un argumentaire différent aussi. C'est une réponse tout à fait adaptée à ce qui avait été lancé par le gouvernement, et on trouve que c'est une belle façon de leur répondre », analyse Matine Desjardins.

À gauche, le site fait par des étudiants reproduisant le même modèle que celui lancé par le gouvernement en novembre 2011.

À gauche, le site fait par des étudiants reproduisant le même modèle que celui lancé par le gouvernement en novembre 2011.

Si la FEUQ juge que le gouvernement a « a investi des sommes incroyables » dans le cadre de cette campagne, la fédération étudiante n'a eu qu'à débourser quelques dollars pour l'achat du nom de domaine de son site web.

« Les étudiants qui travaillent là-dessus sont bénévoles. Ils le font parce qu'ils croient en la cause, ils le font parce qu'ils ont le talent pour le faire, et en même temps, cela les amuse d'aller créer des sites Internet », explique la dirigeante de la FEUQ.

Quant à ses bons coups en ligne, la CLASSE cite l'exemple de la vidéo « Ce printemps, ensemble, bloquons la hausse », où de nombreux artistes québécois se prononcent contre la hausse des droits de scolarité. La vidéo, qui a été vue plus de 95 000 fois sur YouTube, a été réalisée par des étudiants de l'UQAM. Ces derniers ont offert à la CLASSE de mettre leur logo à la fin de l'extrait vidéo.

Julien Royal souligne aussi d'autres initiatives, comme des films réalisés lors de l'HAUSSEtie d'show, spectacle organisé par la CLASSE, des banderoles invitant à manifester le 22 mars sur Facebook et les discussions lancées sur Twitter lors du passage de Gabriel Nadeau-Dubois à l'émission Tout le monde en parle.

Finalement, la présidente de la FEUQ, Martine Desjardins, estime que tous ces exemples montrent bien la débrouillardise des étudiants. « Les étudiants sont imbattables en ce qui a trait aux médias sociaux et Internet », conclut-elle.

D'après des entrevues réalisées par Benoît Giasson et Johanne Lapierre de Radio-Canada

 

No de billet: 92-21-40-40-1

mardi 3 avril 2012

Goldman-Sachs: La banque-Gouvernement mondial parallèle???

Je reproduis un excellent billet paru sur le blogue ZeBuzzeo
Un banquier scandalisé raconte : Pourquoi je quitte Goldman Sachs

 

Pourquoi je quitte Goldman Sachs

Greg Smith démissionne aujourd'hui de son poste de directeur exécutif de Goldman Sachs , il raconte pourquoi il ne croit plus en eux.
Aujourd'hui, c'est mon dernier jour chez Goldman Sachs. Après presque 12 ans passé dans l'entreprise - d'abord comme stagiaire , puis à New York pendant 10 ans, et maintenant à Londres - je crois que j'ai travaillé assez longtemps pour comprendre sa culture. Et je peux honnêtement dire que son activité est toxique et destructrice comme je l'ai jamais vu auparavant dans ma carrière.
Pour expliquer le problème dans les termes les plus simples, je dirai que les intérêts du client continuent de passer au second plan dans la manière dont l'entreprise fonctionne et pense à faire de l'argent. Goldman Sachs est l'une des banques d'investissement au monde les plus importante et fait partie intégrante de la finance mondiale qui continue d'agir de façon prédatrice sur l'économie. La firme a été si loin dans sa manière d'agir, que je ne peux plus, en conscience, dire que je m'identifie à ce qu'elle représente.
Cela peut sembler surprenant, mais la culture d'entreprise a toujours été une partie essentielle de la réussite de Goldman Sachs. Tout tournait autour du travail d'équipe, l'intégrité, un esprit d'humilité, et toujours au service de nos clients. Cette culture était la recette secrète qui nous a permis de gagner la confiance de nos clients pendant 143 ans. Ce qui comptait au premier chef n'était pas seulement de faire de l'argent, ce qui ne suffit pas à faire perdurer une entreprise pendant si longtemps. Je suis triste de vous dire que quand je regarde autour de moi aujourd'hui je ne voit pratiquement plus aucune trace de la culture qui m'a fait aimer travailler pour cette entreprise pendant de nombreuses années.

J'ai été choisi parmi 30.000 employés comme pour apparaitre sur notre clip de recrutement, qui est diffusé sur tous les campus et collèges partout à travers le monde.
Je savais qu'il était temps de partir quand j'ai réalisé que je ne pouvais plus regarder les étudiants que je visitais droit dans les yeux et leur dire que Goldman Sachs est l'endroit idéal où travailler.
Au cours de ma carrière, j'ai eu le privilège de conseiller deux des plus grands hedge funds de la planète, cinq des plus grands gestionnaires d'actifs aux États-Unis, et trois des plus importants fonds souverains du Moyen-Orient et d'Asie. Mes clients ont un actif total de plus de 1000 milliards de dollars. J'ai toujours conseillé mes clients au mieux de leurs intérêts, même si cela doit signifier "moins d'argent pour la banque". Ce point de vue est de plus en plus remis en question chez Goldman Sachs. Un autre signe qu'il était temps de partir.

Comment en sommes-nous arrivés là ?
La firme a changé sa façon de concevoir le leadership. Aujourd'hui, si vous gagnez assez d'argent (et peut importe comment et au détriment de qui), vous serez promu à occuper un poste d'influence, y compris à la maison blanche.
Traitez-moi de banquier à l'ancienne, mais je n'aime pas vendre à mes clients un produit qui est mauvais pour eux.
Cela me stupéfie que la haute direction ne comprenne pas cette vérité fondamentale: Si vos clients ne vous font plus confiance, ils finiront par cesser de faire affaires avec vous. Que vous soyez intelligent n'a aucune importance, si la clientèle pense que vous êtes un escroc, c'est fini pour vous !
Ces jours-ci, la question la plus courante dans la banque est : "Combien d'argent avons-nous gagné sur le dos de nos client?" Cela me dérange à chaque fois que je l'entends, car c'est une réflexion qui montre clairement la façon malhonnête dont ils se comportent envers ceux qui leur confient des fonds à gérer.
J'espère que ce que je révèle (même si beaucoup s'en doutaient déjà) fera bouger le conseil d'administration. Sans réputation vous n'aurez plus de clients, et sans clients vous ne gagnerez plus d'argent. En fait, vous finirez par disparaitre.

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No de billet: 12-12-40-30-1